Le Club Dorothée. Le Jacky Show. Les multiples concerts à Bercy puis dans toute la France. Ces spectacles démesurés constituent un show à part entière au sein de l’univers AB, ayant pour but de marquer l’imaginaire de toute une génération de jeunes téléspectateurs. Et autant dire que le résultat est largement à la hauteur des investissements consacrés. Les prestations musicales demeurent l’attraction principale du Club Dorothée, dans lesquelles les stars « maisons » et un nombre incalculable d’invités (plus ou moins has been) viennent commettre leurs playbacks inoubliables. Pour soutenir ces « live », l’escouade des Musclés est toujours présente, dirigée de main de maître par le grand gourou sudiste d’AB: Gérard Salesses. En ce qui concerne la section clavier, on peut compter généralement sur scène pas moins de trois claviéristes (chose extrêmement rare), à savoir : Gérard Salesses, Richard Lornac et ce bon vieux Claude Chamboisier des Musclés. En outre, il arrive parfois qu’un quatrième larron se joigne à eux, en la personne de René Morizur (vu qu’il n’y a pas un nombre illimité de soli de sax, il faut sans doute l’occuper).
La répartition des tâches de la section clavier
Gérard Salesses, le chef, assure les parties piano et orgue :
Soyons francs, Framboisier sait à peine jouer mais il est surtout là pour faire le show :
Enfin Richard Lornac, dit Bob, qui s’occupe des parties techniques que les deux autres sont tout simplement incapables de jouer :
En plateau du « Club Do », c’est juste le summum du porte-nawak, à l’image de ce gif :
Étant donné ce que le leader des Musclés doit « jouer » (quand ce n’était pas du simple playback) c’est juste… du grand n’importe quoi !
Mais quatre claviers, ce n’est certainement pas assez pour du AB. On peut alors également compter sur la présence régulière du grand chef, qui nous gratifie bien souvent de ses mythiques glissades de keyboard :
Sans oublier Papy René, qui est bien évidemment lui aussi de la partie :
Analyse technique
Claviers Gérard Salesses : Dx7 Yamaha, Sy99 Yamaha.
Claviers Framboisier : T3 Korg, Wavestation, M1.
Claviers René : le plus souvent le D-50 de Roland, une merveille pour les faux harmonica AB ou les clochettes type »carillon » ou la fausse flute (comme sur la chanson « Un jour on se retrouvera »). Des sons multi-utilisés sur les disques.
On peut noter qu’étant donné ce qu’ils « jouent », le Wavestation leur est complètement inutile. Car c’est un synthé de recherche sonore, à utiliser pour des sonorités spécifiques sur scène, comme des pads évolutifs ou des leads. C’est le clavier notamment utilisé par Genesis sur l’album « I can’t dance »; bref, absolument aucun intérêt pour jouer du Porry/Salesses ! Au passage, ce clavier coûtait pas moins de 18 000 balles à l’époque !
Le Dx7 n’a également aucun intérêt dans leur setup, vu que le Sy99 contient tous les sons du Dx7. Certes, il fallait bien remplir la scène, et vu que l’oseille n’était visiblement pas un problème, autant prendre le top du top. Aujourd’hui, tout tiendrait dans un vulgaire laptop et un clavier MIDI/USB. Mais l’époque était au gigantisme et à l’outrance. Et c’était ça que le public voulait.
Discussion8 commentaires
Merci pour toutes ces informations. Sauriez vous me dire quel modèle de batterie électronique utilisait Bernard Minet? Merci d’avance.
Coucou. Je te le dis avec précision, c’est de la R8. une boîte à rithmes sortie vers 1987 par là; Mais il y a quelque chose que j’adorais, et ça, je sais pas avec quoi ils le faisaient, c’est les effets bizarroïdes, par exemple, le tchou! Tchou!, dans C’est la fête oa village; on aurait dit qu’ils cognaient sur une porte en acier. Ou alors la caisse-claire qui émet des détonnations, comme dans Moi j’aime les filles, les grosses, les moches et les jolies.
Tu constateras que ça fait: »J’ai fait le tour de ma famille, mon père m’a dit, Tac! tac! Ecoute petite! Tac! Tac!
C’est ce Tac tac, qui m’a toujours intrigué: j’ai jamais su avec quoi ils le faisaient; ça ressemble à des coups de révolver ou quelque chose du genre!
Soit c’est des effets internes à la R8 mais ça m’étonnerait, soit ils avaient recours à des processeurs genre Alesis Midiverb II.
Comme Gérard connaissait le matériel dans les moindres détails, ça me ferait plaisir de le savoir, car j’aime ce genre de technologie. Merci à lui.
Je ne parle pas en tant que critique, je ne dénigre pas, c’est que je suis amateur des vieux claviers.
Bernard Minet utilisait une batterie R8.
Bravo pour toutes ces précisions qui sont en grande partie vrai,sauf qu’il faut rétablir le fait que « Framboisier »jouait très bien de ses claviers.
Merci pour lui
G.Salesses
Merci beaucoup Gérard pour cette précision !
Notre source concernant les capacités de Framboisier n’était peut-être pas 100% fiable.
Au passage, voici un petit hommage au piano à votre musique 🙂
https://www.youtube.com/watch?v=zOJs__1sZ1k
Bonjour. Moi aussi j’aimais bien les claviers de Framboisier. Je m’y aonnais assez: sauf que j’aurais voulu savoir queluqe chose,svp. Dans les chansons comme Attention danger, Bom bom bom, on entend, dans les intros, un genre de son de guitare électrique bien bizarroïde. Est-ce que c’était le D50 celui-là? Merci d’avance.
Excellent article pour les zikos. C’est vrai qu’il y avait beaucoup de n’importe quoi… et les playbacks pourris.
Cette article m’a fait mourir de rire. Musicien moi moi-même je revois les séquences de glissés de claviers du père Framboiser. Effectivement c’était vraiment du n’importe quoi, après AB c’était les spécialistes du playback foireux.