Une variante horrible est arrivée : Filip Nikolic des 2be3, de Pour Être Libre, de Brigade Navarro est mort. Les sitcomologues saluent l’homme. Un blog frère, La Culture inavouable, nous offre un bel hommage.
Extraits :
Né le 1er septembre 1974 à Saint Ouen (en Seine-Saint-Denis c’est dla bombe bébé), il débarque dans nos oreilles en 96, à la tête des 2be3, le boys band français qui a vendu le plus de disques. L’inévitable fin du groupe advenue, il se lança dans une carrière d’acteur: un flop avec Dennis Rodman Simon Sez, puis un rôle dans Navarro/ Brigade Navarro. Mais son plus grand rôle fut celui de… Filip.
Pour Être Libre, Sitcom culte
En pleine gloire, contactés par monsieur Jean-Luc Azoulay pour mettre en scène leur vie avant la gloire, les 2be3 entreront dans la légende grâce à la sitcom Pour Être Libre. La retranscription presque fidèle de leur vie de jeunes bacheliers qui dansent à la MJC de Lonjumeau, vivent leurs premiers émois amoureux et leurs premiers jobs en attendant de devenir des stars, le tout au milieu de jingles cultes, de scènes de réveils psychédéliques et de chorégraphies ratées trouvera son public , composé des fans, mais aussi des amateurs de nanards hallucinants et autres dépressifs, attirés par l’effet « valium naturel » du produit crée par Ariane Carletti.
Dans la série, si Adel et Franck restent évidemment au cœur des intrigues, Filip en profite pour réaffirmer sa position de leader. Et pas toujours de leader sympathique: il traite Franck d’abruti, fait culpabiliser Adel parce que ce dernier préfère travailler pour aider financièrement ses parents au lieu de partir en vacances (et pire que tout, il fait ça en muant!), etc… Les sitcomologues et lecteurs de la sitcomologie le savent désormais : si Filip était représenté dans la série comme un connard c’est que c’était un connard. Ceci est une règle azoulesque à laquelle on ne connaît pas encore d’exception.
Filip, le connard
Car oui, connard il était ! On se souviendra de son passage dans l’émission Fort Boyard, et du harcèlement sur Franck parce que celui-ci avait peur de sauter à l’élastique. On se remémorera également ce reportage où Filip dépasse tout le monde dans la file d’attente d’une discothèque, ricanant et déclarant sans gène au reporter que c’était l’un des avantages de la célébrité. Il y a eu aussi cette interview dans Star-Club où il se moquait des « gros » qui débarquaient dans les salles de sport en avril, en prévision de l’épreuve du maillot, alors que lui et ses deux sbires s’entraînaient toute l’année. Sans compter dans Pour Être Libre, la séquence où il embrasse Sévy sans faire semblant, en la serrant de près. Sévy la femme de Franck, en vrai. Oh et cette épisode où Filip se moque (en muant et d’une façon très crade) d’un styliste efféminé, alors qu’un acteur AB nous a confié l’avoir surpris, lors d’une fête de prod, le pantalon baissé devant un assistant à genoux (et bouche grande ouverte).
Et oui, Nikolic en pleine gloire c’était aussi tout ça. Il serait malhonnête de négliger ce côté tout ça parce qu’il est mort.
Après la gloire-Never Gonna Give You Up ?
Les 2be3 allaient disparaître rapidement, tout le monde le savait c’était inévitable. Depuis, Franck est visible sur myspace, racontant qu’il fait des footings avec Aziz (du Loft. Ceci n’est pas une blague). Et Adel… On ne sait pas trop. Le seul qui, finalement, pouvait sérieusement espérer une carrière solo, c’était bien Filip : acteur moins médiocre que ses deux compères (il débitait son texte avec un certain naturel), acrobate (on ne peut pas parler de danseurs pour les 2be3) moins mou, il eût quelque espoir du côté de la comédie: le film avec Denis Rodman (le gif de la course avec Filip dans un caddie fut très prisé sur le net mais le film fut un flop), le rôle de Boldec dans Navarro et plus tard Brigade Navarro aux cotés de notre ami Anthony Dupray. Brigade Navarro fut déprogrammée faute d’audience, plongeant dans le désarroi le plus total un mec fort comme Dupray, contraint pour manger de s’inscrire dans une boite d’événementiel en tant qu’ hôte d’accueil.
Je me demande si on arrive à imaginer ce qu’a pu être cette chute pour un mec comme Filip. A l’époque bénie des tubes des 2be3, les quolibets qu’il subissait étaient gommés d’un revers de la main par les avantages de la célébrité: cul, pognon, et surtout adulation. Quand les avantages ont disparu, les quolibets, eux, ont perduré. Cruel. « There’s no business like show business« , pas vrai Filip ?
La fin fut très « Monroe ». Addiction, cachets. Adios.
Partir un jour sans retour
Voilà la blague du moment. Cette référence vaseuse au premier tube du groupe, j’ai voulu être la première à la faire (par textos, donc). Parce que oui, nous, sitcomologues, nanardeurs et amateurs de tout poil, continuerons à rire de notre serbe favori. Comme avant. Ce qui n’empêche pas qu’il nous manquera, et qu’on aura toujours une petite pensée émue pour lui. Partir un jour sans retour, mais peut être un peu trop tôt, sale con !
DiscussionUn commentaire
J’aurais aimé être l’assistant à genoux