M comme… Musique

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Existe-t-il un « son AB » ? Oui, dans la mesure où la légendaire association du duo Jean-François Porry / Gérard Salesses est immédiatement reconnaissable : un tralalère omniprésent, un son synthétique et des mélodies basiques sur des paroles mièvres et futiles. La grande marque de fabrique du « son AB » est aussi l’art, souvent moqué, de l’auto-plagiat. Les mélodies sont en effet recyclées d’un chanteur AB à l’autre, tout comme les paroles repompées ad nauseam.

stats musique AB

À l’instar des sitcoms, les producteurs AB industrialisent le processus de création de chansons. Ils peuvent ainsi faire chanter n’importe quel comédien ou comédienne sur n’importe quel son. La singularité du « son AB » a toutefois ses limites : tout l’univers musical d’AB est directement inspiré des années 60, et plus particulièrement du mouvement musical sixties des Yé-yé. Que ce soit musicalement, vocalement ou dans l’apparat, le « son AB » sonne comme un gigantesque résurgence de ce qui a pu être commis par le passé en France. Néanmoins, l’expression « son AB » reste pertinente, puisqu’il demeure largement reconnaissable : un style ringard, certes pleinement assumé mais dont le rendu est bigrement kitsch. Dernière preuve en date, l’album de la jeune comédienne Elsa Esnoult montre qu’il est toujours possible de produire un tel son suranné dans les 2000’s.

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