Hélène et les Garçons, une sitcom cucul la praline, mièvre et sans sexualité apparente ? Une sitcom où on se fait gentiment des petits bisous, et au mieux un bon missionnaire de temps à autre dans le garage, à l’abri des regards indiscrets.
En quelques secondes, un mythe s’effondre
Hélène et les Garçons est une sitcom puritaine, du moins le croyait-on naïvement. Mais quand vient l’épisode n°275 « Le déserteur », quelque chose se passe. Un bouleversement. En quelques secondes, un mythe s’effondre. Plus rien ne sera jamais comme avant. C’est « comme, un tremblement de terre », ainsi le chantait (si mal) Dorothée.
Hélène est alors le nez dans ses bouquins. Elle doit réviser car les exams arrivent. Et la sociologie, c’est du sérieux, même si Manuel Valls nous dirait que ça n’excuse en rien de ne pas satisfaire les besoins de son homme. Car Hélène a beau relire l’intégrale de Bourdieu, Nicolas a mieux à faire dans la vie. La sienne, c’est la baise et le rock (et il a parfaitement raison).
« Figure toi que j’ai eu Hélène et au téléphone et elle m’a dit des choses tellement gentilles que maintenant je vois la vie en rose »
Hélène est une femme moderne mais qui est parfaitement consciente du rôle qui est le sien auprès d’un (futur) mari. Elle passe ainsi un coup de fil à Nicolas, histoire de lui prouver qu’elle pense fort à lui. Apparemment, c’est une réussite. Nicolas n’est plus du tout inquiet pour son pote Olivier qui a disparu la veille et confie à son autre pote Sébastien les raisons de sa bonne humeur apparente : « Figure toi que j’ai eu Hélène au téléphone et elle m’a dit des choses tellement gentilles que maintenant je vois la vie en rose. » Comme nous, Sébastien est très intrigué. Qu’a bien pu dire Hélène au téléphone ? Qu’elle pense tellement fort à lui qu’elle a la sensation d’avoir des papillons dans le ventre ? Qu’elle lui a préparé une tartiflette pour une soirée en amoureux ? Non, rien de tout ça, on vous laisse l’écouter directement :
Oui, vous n’avez pas halluciné. Hélène a bien promis une FELLATION à son petit ami ! A un Nicolas tout fier en plus de l’annoncer à son pote ! On se doute qu’il s’agit là d’une private joke entre les comédiens, les scénaristes, peut-être avec Jean-Luc Azoulay himself, jamais le dernier pour déconner. D’ailleurs la surprise de Sébastien Courivaud (« arrête idiot« ) semble très naturelle : il est à la fois incapable de retenir son rire et un peu gêné par l’improvisation coquine de son partenaire qui semblait prêt à en rajouter une couche ! A l’époque, il est certain que peu de monde a pu entendre cette allusion sexuelle de Patrick Puydebat. En tout cas elle n’a malheureusement pas fait de « buzz » (pas même le Zapping de Canal). On se doute que si TF1 avait entendu le mot, l’épisode aurait été immédiatement censuré…!
On le voit encore une fois, l’humour de Patrick Puydebat est légendaire, et une certaine ambiance potache règne sur les tournages entre la bande d’Hélène et les Garçons. Il faut reconnaître qu’après plus de 250 épisodes de sitcoms AB, une forme de nihilisme a du émaner de la part de ces jeunes comédiens cantonnés à des rôles trop sérieux pour leur âge. En outre, le simple fait qu’une Hélène puisse promettre une fellation à Nicolas nous semble être une forme de sacrilège, un propos blasphématoire, totalement improbable, tant vis-à-vis du personnage de « sainte » qu’elle a si bien développé depuis sa première apparition dans Premiers Baisers que dans une sitcom AB, destinée aux plus jeunes et innocents téléspectateurs.