The end ou comment conclure une sitcom AB ?

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Y a-t-il un type de fin propre à l’univers AB ? Avez-vous toujours rêvé de connaître la conclusion de votre sitcom préférée ? En se penchant sur la question, on ne peut que constater la multiplicité des fins dans les sitcoms AB. Toutefois deux modalités sont récurrentes : le happy end totalement convenu et l’arrêt brutal des tournages. Heureusement, l’univers des sitcoms est riche et les fins des sitcoms regorgent de surprises. Un article décryptage garanti 100 % spoilers.

Des premiers baisers aux années fuck

Après 318 épisodes (record à battre), les filles ont enfin leur bac suite à une scolarité plus que douteuse. Seule Annette échoue et devient par la suite une self-made woman, passant sans vergogne d’animatrice radio à gérante d’une boutique de fringues. Toute la joyeuse bande fête alors les résultats dans la plus pure tradition : chez les Girard. Après avoir exécuté un slow en guise de préliminaire à une vaste partouze (seul Ary reste désespérément seul), Justine et ses amis reviennent rapidement sur la lose d’Annette, « elle s’en remettra. »

Les couples semblent alors se consolider : Justine et Jérôme le binôme phare de la série, qui a survécu à une chaotique relation, entre trahisons et départ aux États-Unis. N’oublions pas en effet que ce fourbe de Jérôme a trompé une bonne dizaine de fois Justine, principalement avec cette bonne vieille Géraldine, LA rivale officielle. Celle qui affirmait « réviser » avec Jérôme dans sa chambre.

Le deuxième couple qui voit sa cote grimper concerne Virginie et Daniel. La cousine de Justine, après avoir longtemps hésité, a finalement cédé au charme du pote de fac de Jérôme. Il faudra attendre la sulfureuse Gabrielle (Ingrid Chauvin) pour que le couple vole en éclats.

Quid des Jumelles ? Plus ou moins asexuées depuis leur première apparition aux côtés de Debbie, on ne sait visiblement pas avec qui les caser. Le personnage de Fabien ayant été éliminé, seul Anthony, étoile montante de la sitcom, possède une certaine légitimité à danser avec une des Jumelles. Rappelons qu’avant d’être l’adversaire de Jérôme, le rockeur du Havre est effectivement limité aux échanges de petits bisous avec les Jumelles. Quant à Luc, il « gagne » une Jumelle en guise de cadeau de consolation. Le chanteur-coursier n’est effectivement plus avec son mannequin australien. Mais ce dernier épisode ne doit faire illusion : ce sont bien Luc et Anthony les futures stars de la série comme l’en atteste territorialement leur colocation dans un nouveau décor.

Après plus de 300 épisodes, ça méritait bien quelques ballons.
Après plus de 300 épisodes, ça méritait bien quelques ballons.

Arrivent enfin Monsieur et Madame Girard. Le départ d’Annette semble donner des ailes à Madame. Le départ programmé des filles de la maison laisse entrevoir de facto le retour à une vie sexuelle pour les Girard… la suite leur donnera tort.

La fin de Premiers Baisers marque ainsi la fin des « années lycée » et le passage à une « vie d’adulte ». Les bases des Années Fac sont déjà en place : les garçons vivent les uns sur les autres dans un petit studio qui fleure bon le foutre et la cyprine. Jérôme et Justine sont déjà quasiment mariés. Annette s’écarte doucement mais sûrement d’une vie classique, entraînant Ary dans sa chute au royaume des Freaks.

Un bon freak qui se respecte est un freak qui n'a personne avec qui danser dans une boum AB.
Loseur un jour, loseur toujours.

Histoire de rassurer les fans, après le générique, les acteurs sont tous réunis dans le salon des Girard autour du canapé pour annoncer une suite. Ce sera la seule et unique fois dans l’histoire des sitcoms AB qu’on verra un tel procédé. Assez surréaliste, cette scène de joie forcée (regardez Fabien Remblier et son rire absolument pas naturel) symbolise ce qu’on aime le plus chez AB Productions : le fait que la machine ne s’arrête jamais.

Happy end dans les Années Fac, tout est bien qui finit bien

L’épisode 199 met un terme à la terrible lutte entre Jérôme et Anthony pour gagner le cœur de la perfide Justine. En effet, depuis plus d’une bonne centaine d’épisode, les deux mâles ne cessent de s’affronter ouvertement. Après avoir envoyé Jérôme dans le coma suite à un « coup mortel de karatéka », Anthony conquiert Justine puis la perd à nouveau au profit de son adversaire. Mais Justine est une éternelle insatisfaite, jouant cyniquement avec le cœur de ses deux amoureux. A bout, elle finit par quitter la série pour s’enfuir aux États-Unis, incapable de faire un choix définitif.

De ce fait, alors que le personnage de Jérôme perd peu à peu de son aura au sein de la série, le binôme Anthony/Luc prend le pouvoir : Luc chipe Virginie au nez et à la barbe de Daniel, qui sombre dans l’alcoolisme et les tentatives de suicide. Anthony lui ne cesse de « piquer toutes les copines » de Jérôme. Il finit par sortir avec Sandra (Aurore Brunel), la peste officielle de la série, ex de Daniel, puis de Jérôme, puis de Luc. Dans ce beau bordel que sont les Années Fac, les derniers épisodes mettent fin à ce chaos ambiant. Alors qu’Anthony trompe (avec la cousine de Virginie) une fois de plus Sandra, cette dernière se venge en sortant avec… Jérôme.

Dépité, Anthony a un rêve prémonitoire : il va se battre dans une boite de nuit contre Jérôme sous les yeux de Justine. Et miracle, le rêve se réalise, Justine revient comme par enchantement des USA et stoppe la baston. Jérôme se rend alors compte qu’il n’éprouve rien pour Sandra… qui elle-même admet qu’elle aime toujours son karaté kid du Havre. Virginie et Luc arrivent finalement à convaincre Justine et Jérôme de se remettre ensemble. Anthony et Sandra font de même, parce qu’on est à Bonheur City.

Final euphorique pour les Années Fac.
Final euphorique pour les Années Fac.

Après une demi-douzaine de « oh c’est génial », tout ce beau petit monde se retrouve chez les Girard. Dans une ambiance nostalgique, les derniers comédiens restés (où est Madame Girard ?) dans la fragile barque AB de la fin de l’année 1996 sont tous réunis une dernière fois dans ce salon mythique. Afin de rendre heureux les fans, Jérôme sollicite Monsieur Girard pour demander à l’ancienne la main de sa fille Justine. Sans hésitation, Monsieur Girard accepte, joie totale, applaudissements, générique, rideau.

« Luc faut que j’te parle. » Voilà comment finit brutalement la Trilogie Premiers Baisers par la bouche de Virginie. La sitcom les Années Bleues se fige alors sur un dernier plan, d’un Luc terriblement abattu. Ses amis ont beau tout tenter pour lui cacher la vérité, il n’est pas dupe sur ce type, un certain Renaud. Alors que Virginie semblait incapable de (re)trouver l’amour depuis sa rupture avec Luc, voilà que cet inconnu apparaît brusquement comme l’homme idéal. Douloureux pour Luc qui était si près de reconquérir Virginie. Mais on ne saura jamais ce qu’il adviendra de ce couple phare d’AB. La frustration n’a jamais été aussi forte pour une fin de sitcom. En outre, c’est d’autant plus vrai que l’on n’ose croire à la relation soudaine entre Anthony et cette putain d’aveugle insupportable.

Final le plus frustrant de toute l'histoire AB...
Final le plus frustrant de toute l’histoire AB…

Cruelle déception au final, car le « Friends d’AB » avait des arguments pour nous laisser espérer de nombreux bons épisodes. C’est pourquoi les sitcomologues rêvent un jour de voir, à l’instar de ce qui se fait actuellement sur TMC, les Années Viagras, ou le retour des héros de cette Trilogie mythique.

Le Miracle de l’amour d’Hélène

Comment faire un doigt d’honneur à tous les médias, tous les détracteurs de la sitcom française la plus suivie de l’histoire de la télévision ? C’est le pari qui semble animer le mythique producteur Jean-Luc Azoulay pour mettre fin à Hélène et les Garçons, sitcom autant adulée par le public que détestée par les élites médiatiques, Télérama en tête.

Aujourd’hui encore, on se souvient avant tout des scènes de dégustation de jus d’orange à la « cafète », des amourettes pots-adolescentes sans oublier les play-back « rock’n’roll » au garage… Pourtant JLA s’est entêté durant la fin d’Hélène et les Garçons à déconstruire l’univers bon enfant et acidulé si décrié à l’époque. Sa première tentative est un relatif échec, lorsqu’il décide de « camer Hélène jusqu’à l’os », selon l’expression de Patrick Puydebat himself. Hélène prend ainsi, « à l’insu de son plein degré », une violente dose de space cake par un producteur sidéen aux dents longues, et échappe de peu à un viol collectif… une histoire en plusieurs épisodes qui est aussitôt censurée par TF1, un diffuseur pas très confiant à l’idée de dévergonder l’image de sa série bon enfant.

Nullement échaudé par cet affront, JLA persiste et signe quand il s’agit de mettre un terme à sa série. Alors qu’une suite est prévue, avec changement de nom (le « Miracle de l’Amour » et de décor (une grande maison plus propice à l’échangisme à la mode dans l’univers AB), JLA peut en effet délaisser un temps les histoires purement sentimentales pour s’attaquer à d’autres types d’intrigues. Comme pour montrer qu’il peut être aussi à l’écoute des critiques, le producteur injecte une dose de violence inédite.

Dans un premier temps, il incorpore un groupe rival des Garçons, un improbable trio tout droit venu des 90’s, dont le style vestimentaire pourrait être un mélange entre Public Enemy et les News Kid on the Block. Ces derniers insufflent un vent de discorde au sein de la bande, qui voit la défection de deux membres majeurs que sont le batteur Olivier et surtout le synthé José. La trahison est terrible : attirés par la gloire et l’espoir de réaliser une vraie tournée, les deux musiciens abandonnent Nicolas et Sébastien, déjà orphelins de l’héroïnomane Christian, banni par la bande.

La bataille finale se prépare. Il va y avoir du sport, mais nous on reste tranquilles.
La bataille finale se prépare. Il va y avoir du sport, mais nous on reste tranquilles.

Pourtant l’espoir de remonter le groupe renaît grâce au retour de Londres de Christophe à la batterie et d’un nouveau pianiste, Alex, un nerd dont la qualité est d’être l’ex petit ami de Taxi, la petite amie freak d’Olivier. Mais un élément déclencheur va entraîner nos héros vers un drame. En effet Taxi ne supporte pas cette trahison et joue un rôle clé dans les terribles événements qui marquent la fin de la série. Parce que le trio rival des Garçons est en réalité une association de voyous sadiques. Et quand ils croisent Taxi en boite de nuit, on assiste gravement au retour de la bonne vielle thématique du viol collectif. Taxi, symbole de la fille de mauvaise vie comme Rosy autrefois (cleptomane qui plus est) est une proie toute désignée. Elle est ainsi agressée et emmenée « à la campagne » (car c’est toujours à la campagne que les violeurs d’AB terminent leur sale besogne, probablement le lieu où l’on passe de la civilisation à la barbarie). Elle réussit miraculeusement à leur échapper, vole une moto pour rentrer et se réfugie chez les filles, le corps couvert de bleus.

Hélène prévient alors Nicolas, immédiatement fou de colère. Bien entendu, comme toujours chez AB, personne n’appelle la police. La loi du Talion prime à Bonheur City et justice doit être rendue par soi-même. José refuse d’écouter Nicolas, et les garçons se réunissent au garage, parés de battes de base-ball et de poignards américains. Les filles sont évidemment mises à l’écart car la vengeance est avant tout une affaire d’hommes. Pourtant, seul Sébastien (symbole de l’homme faible et efféminé) émet un doute vis-à-vis de Nicolas sur la méthode et le type d’action à entreprendre : « Tu crois que c’est vraiment sérieux de se battre contre ces voyous ? Depuis que je suis tout petit je suis contre la violence. Déjà au lycée j’avais créé une association (sic) contre ça et maintenant aujourd’hui (…), y’a des milliers de gars qui partent pour la guerre et qui se font tuer, tu comprends ? »

Thug life.
Thug life.

Mais Nicolas est fermement décidé, car l’honneur d’une femme de sa tribu est en jeu. Il invoque ainsi une conception de la justice toute particulière, que n’aurait pas renié Charles Bronson : « Est-ce que tu crois que c’est raisonnable de les laisser se promener dans la nature sans les punir de ce qu’ils ont fait ? Aujourd’hui la violence engendre la violence. » Heureusement il tient à rassurer son ami : « M’enfin calme toi, on part pas pour la guerre, on va juste leur donner une leçon, c’est tout. » Après avoir improvisé une précaire stratégie d’attaque, les garçons partent en mission, la bite en avant et les armes au poing. Le gang d’AB se retrouve au QG des rivaux, un garage dans une zone a priori désaffectée. Cette scène, désormais légendaire, reste un des sommets du kitsch made in AB Productions.

Pour faire sortir les ennemis, Christophe lance par deux fois un parpaing sur la porte du garage, sur les conseils de Nico, qui invoque sans rire sa formation para-militaire apprise dans « l’école de la rue » (!) Débarque alors le chef de la bande ennemie, dont la répartie n’a jamais été égalée depuis : « Qu’est-ce qu’il se passe, vous avez une crise d’urticaire ? » Les Garçons ne se laissent pas impressionnés, quand bien même les rivaux se munissent également du « matos », c’est-à-dire de battes de base-ball. Les tractations laissent rapidement place à la bagarre. Bizarrement, on notera que les protagonistes n’utilisent pas les armes et se satisfont principalement des bons vieux coups de poing.

Dans le chaos indescriptible, Nicolas tente une fois de plus de raisonner José et lui expliquer ce qu’il s’est vraiment passé avec Taxi. Mais José, têtu comme une mule, refuse d’accepter la triste vérité. Heureusement les filles finissent par débarquer, alertées peu avant par le naïf frère de Taxi, qui avait vu les Garçons munis des battes. Taxi dévoile alors les marques sur son corps. José et Olivier sont au pied du mur. Comprenant leur erreur, ils se retournent contre les violeurs qui ne peuvent que fuir face à ce retournement aussi inattendu que salutaire.

Après une bonne baston, rien ne vaut une bonne répétition.
Après une grosse baston, rien ne vaut une bonne répétition.

Le général Nicolas a triomphé. Comme toujours chez AB, la joyeuse bande se retrouve au complet dans le garage, dans une scène de réconciliation au doux son des rires enregistrés. Les filles sont fières de leurs mâles, dont la virilité est une fois de plus mise en exergue. Même un Sébastien est salué par sa castratrice petite amie, Laly. Après le fracas des combats, l’amitié entre les Garçons paraît finalement plus forte que jamais, et l’épisode se conclut par un Nicolas qui propose de « fêter tout ça » par un peu de musique. Comme si de rien n’était. La magie d’AB en pleine action.

Encore une fois, l’épisode sera censuré par TF1, le jugeant trop violent pour un public pas prêt à voir ses héros au cœur d’histoires de viols et de bastons. Pourtant, cette fin annonce ce que seront les aventures de la bande, d’abord dans le Miracle de l’Amour, puis surtout dans les Vacances de l’Amour. Au menu : drogue, viol, bagarres, qui seront les ingrédients quotidiens des protagonistes d’AB Prod’.

Le ticket du Karimbo…

La scène finale se passe dans le salon de la maison du Miracle, Cynthia chouine (encore). Jimmy et cette dernière se sont disputés car la veille, elle a discuté avec un ex au Nelly’s. C’est le drame, les mots fusent, il l’insulte de « salope » et après un échange houleux dans le garage, Jimmy décide de s’exiler en Allemagne (euh ne vient-il pas de Suède en fait ?). Malgré l’insistance de José pour le faire revenir, celui-ci ne cède pas. Pendant ce temps-là, les trois commères que sont Linda, Béné et Laly dissèquent la dispute des tourtereaux. Le manque de vacances semble être selon elles la cause de ces malheurs !

Laly décide donc de jouer au Karimbo, le loto de Bonheur City, logique n’est-il pas ? Les autres essayent de réconforter la belle allemande qui essuie ses larmes sur les coussins du salon. Quand surgit un cri, c’est cette tarée de Laly, qui n’a pas fait valider ses tickets de Karimbo alors qu’elle a les chiffres gagnants. Tout le monde a bien sûr envie de la buter, tout comme les téléspectateurs depuis 159 épisodes …
Et là, le « miracle de l’amour » fait son effet, Jimmy passe le pas de la porte ! Cynthia court pour l’embrasser et le Thor made in AB lui offre une bague en plastique achetée à une tirette. Et coup de théâtre, en attendant le train, Jimmy a lui aussi joué à la loterie. C’est l’effervescence chez la bande de pote, ils partent en vacances youpi, pris par l’émotion José se met à copuler avec un élément de décor.

Allez, tous aux Caraïbes, loin du ciel gris parisien et de la guerre AB VS TF1.
Allez, tous aux Caraïbes, loin du ciel gris parisien et de la guerre AB VS TF1.

Cet épisode marque la fin de l’ère du sitcom, en effet on retrouvera la bande à Love Island dans la série Les Vacances de l’Amour, un format qui change, une cinquantaine de minutes, de multiples décors, de nombreux protagonistes et des intrigues « plus poussées ». Le Miracle laisse aussi un goût amer à certains fans, il marque la fin d’un couple mythique celui de Laly et Sébastien, dévasté par la perfide Aline mais aussi avec le départ de Nicolas et Hélène, les deux figures emblématiques d’Hélène et les Garçons.

La Philo selon le Daubignisme

Check check one two one two Paris Bordeaux Le MansDernier jour de cours avant le BAC (on ne saura jamais qui a eu son diplôme d’ailleurs, c’est con), toute la joyeuse équipe de la Philo se retrouve dans le hall du lycée pour une petite fête. On peut y avoir Jérémy Wulc se faire plaisir en affichant son joli tee-shirt de fanboy des Cure (et il est fier le bougre). On voit aussi un Monsieur Gautrat sous ritaline révéler son histoire d’amour avec Mademoiselle Mention, sa secrétaire. Rappelons que c’est un personnage souvent cité mais qu’on ne voit qu’au dernier épisode !

"Ce n'est qu'un au revoir... pour notre carrière."
« Ce n’est qu’un au revoir… pour notre carrière. »

Finalement, Serge lui a eu son enfin son bisous avec la frigide Flo. Il aura donc fallu pas moins de 99 épisodes pour que le beau Alexis Loret obtienne un baiser. Dans un autre style, Caldéro, égal à lui-même, semble être là pour se déchirer : « Si je peux pas picoler ce soir je me demande ce que je fais là. » On constate aussi que ça a bien baisé dans la série puisqu’on décompte pas moins de trois femmes enceintes : Valentine, Sophie et Mumu l’alcoolo. Après un dernier discours émouvant de Monsieur Gautrat (bizarrement, pas de blagues pourries de Zikowski et Roussel), place au « réconfort » et au « plaisir » par l’intermédiaire d’un bon vieux rock’n’roll ringard comme seul le duo Salesses/JLA aime et ose.

C’est néanmoins une des rares sitcoms AB où la fin parait avoir ému les comédiens : on versera bien une petite larmichette au son des « ce n’est qu’un au revoir » à Daubigné. Bon pressentiment d’ailleurs puisqu’on retrouvera notre philo-niais préféré dans les Mystères de l’Amour (et on apprendra qu’il a couché avec la Soustal et qu’il a démissionné de l’Éducation nationale par la suite, dingue).

Le Miel de Mallaury Nataf

Triste fin pour l’une des sitcoms les plus loufoques des Productions AB. Lola ne cessant pas ses allers-retour entre le roi du rock dégoulinant, Johnny, et le néo-rockeur R’Naze. La Fleur sauvage jette son dévolu sur la star montante du rock qu’est RV, en jetant en parallèle Johnny comme un tampax usagé dans le conduit des toilettes. Johnny ayant subtilement compris que Lola se foutait une nouvelle fois de sa gueule, il décide donc de quitter la ruche en faisant ses adieux à tout le monde de façon brève et administre un beau vent à son ex bébé d’amour!

Cette dernière lui court après pour tenter de faire rester notre rockeur préféré dans sa collection de garçons soumis, mais après deux secondes d’hésitations où il aurait pu re-succomber, il félicite R’Naze pour son disque d’or et renouvelle ses adieux en partant sans se retourner. Quant au reste de l’équipe, rien de neuf sous le soleil. À la cafèt, M. Albert reçoit une nouvelle machine à beurrer les tartines à l’essai, ce qui désespère Ary et Birthday qui risquent bientôt de se retrouver au chômage technique. Anatole sort toujours avec des femmes excentriques, Giant Coocoo et Sainte Marie sont toujours en amour (ce qui est « choucwoute ») et pour finir Mademoiselle Eugénie et Albert n’ont toujours pas conclu, peut-être que ça se fera une fois qu’ils seront majeurs…

Vraiment triste, cette fin du Miel...
Vraiment triste, cette fin du Miel…

Scène post-générique, chose unique dans l’univers des sitcoms AB, mis à part le « Studio des artistes », nous apercevons Johnny s’éloignant au loin sur une route de campagne, muni de sa guitare en bandoulière arrière, de son sac et de sa belle casquette. Objectif: aller poser un cafard sur la tombe de Billy Swing, faire du stop du coté de Nashville et ensuite commencer une nouvelle vie.

C’est la première sitcom à se conclure de manière négative. Au final, on assiste à la déchéance de la Reine de la Ruche. Au début nous avions toute une palette de mecs qui se traînaient à ses pieds sans avoir la moindre chance de pouvoir espérer lui butiner la fleur. Johnny fut une Abeille, plus controversée et rebelle, mais une Abeille quand même. Au fur et à mesure elle perdit de plus en plus de ses prétendants, pour au final ne rester qu’avec quelqu’un qu’elle n’apprécie que pour sa notoriété et pas pour ce qu’il est. Elle a fait la biatch et a joué avec les sentiments de ses prétendants et s’en est vivement brûlée les doigts. Chose qu’elle regrettera sûrement pendant très longtemps…

Les foufounes et les nouvelles foufounes d’à côté

Dernier épisode des Filles d’à Côté assez lamentable qui ne conclut rien, avec en plus la disparition en chaîne de personnages non expliquées (sauf pour Daniel). C’est un épisode banal, sans surprise comme tous les précédents. On dirait que JLA s’est dit, « toutes les séries se sont mis au 2.0 je vais en faire de même avec celle-là.« , tout cela en négligeant une manière quelconque de boucler une boucle.

Il était temps que ça se finisse.
Il était temps que ça se finisse.

Donc, comme il n’y a pas de conclusion, revenons sur cet ultime épisode n° 170, intitulé : « Le pote ». Marc reçoit son pote de régiment, Bernard (Denis Cherer) à la maison et décide de l’héberger le temps qu’il se (re)mette en scelle professionnellement. Bernard est une sorte de clone de Marc en tout aussi squatteur, sans gêne et dragueur, mais est plus insolent. Le Marc-bis, qui est un homme hétéro moyen, ne peut pas s’empêcher de se sentir serrer dans son jeans en tombant sous le charme du sourire Colgate et hypocrite d’Adeline, ce que notre Aventurier n’apprécie pas trop et le vire de chez lui. En apprenant la terrible nouvelle Madame Bellefeuille, qui a fixé sur Bernard, se propose de l’héberger dans son appartement, où justement la « belle » Adeline vit également. En apprenant par Gérard ce qui se tramait, Marc décide de le faire revenir à nouveau chez lui. Fin.

À noter que Denis Cherer est une figure du légendaire recyclage AB, puisqu’il reviendra dans la dernière partie des Nouvelles Filles d’à Côté en tant que Paul, l’un des deux frères asexués.

« Quand on bâillonne sa libido, ça finit par monter au cerveau », Alexandre

Happy end à la puissance quatre pour notre sitcom dédiée aux milfs tourtes célibataires. La conclusion des Nouvelles Filles d’à Côté doit faire partie de la catégorie « c’est quoi ce bordel » dans l’univers des sitcoms AB. Retour d’un énième ancien amant de Cindy, mais la classe en plus et qui s’avère être comme par hasard le père des asexués que sont Paul et Pierre. Bien sûr, Alexandre, leur père, est là pour les remettre sur la bonne voie de la fornication. D’ailleurs, ce dernier résume assez bien le fil rouge de cette dernière saison des Nouvelles Filles d’à Côté, qui consistait à ce qu’ils ne pratiquent plus de coït avec les femmes pendant un an ou alors de faire fortune avant, en leur sortant tout ce que nous téléspectateurs impuissants rêvions de leur dire derrière notre poste : « Vous êtes deux pauvres types ! », « Votre pacte est idiot ! » ou encore « Vous êtes de sacrés imbéciles ! » Le patriarche n’est pas un tendre avec ses fils (et il a raison).

La scène finale se passe donc, dans le mythique salon des filles qui a vu tant de croisements et de décroisement de jambes laissant entrevoir des dessous ou sexes bien rasés. Cette ultime scène se passe deux mois après la réconciliation de Cindy et Alexandre. À noter que c’est le premier, seul et le dernier épisode se déroulant sur plus de 24h. Un mariage se prépare, nos sœurs Garnier sont toujours aussi tourtes que le disaient Cindy, leur mère, elles interpellent Sabine depuis leur chambre pour le moindre petit problème insignifiant. Notre nymphomane accro aux amants au prénom composé doit être le Témoin de tout le monde, car oui il n’y aura pas un, mais quatre mariages : Cindy et Alexandre, Karen et Paul, Claire et Pierre et pour finir Stéphanie et…. Gérard.

Non, vous ne rêvez pas, Gérard est la roue de secours de la cadette des sœurs Garnier. Cette nouvelle, qui laisse sur le cul, fait l’effet d’une bombe et remet en cause tout ce que l’on pensait savoir sur le gérant bodybuildé de la salle de sport. Dès le départ il n’a jamais caché préférer les hommes parlant même d’en faire son quatre heures, mais là, il épouse la plus idiote des Filles de l’appartement n°172.

Why ? Pourquoi un tel revirement ? Pourquoi Gérard a-t-il jeté sa jaquette ? Chose que nous ne saurons jamais. L’épisode se conclut sur la demande en mariage de M. Ramirez à Sabine, là non plus nous n’aurons pas de réponse, car tout se conclue par un éclat de rire général et le lancer de bouquet traditionnel.

Gérard qui se fiance avec un vagin, comment dire...
Gérard qui se fiance avec un vagin, comment dire…

On peut tout de même souligner qu’à cette époque Patricia Elig (Stéphanie) et Gérad Vivès (Gérard) étaient en couple. Situation qui a sans doute dû motiver la production à les mettre ensemble dans la série. Bref, il y a des fois où la réalité ne devrait pas rejoindre la fiction…

Les Musclés ou les cinq tontons pervers

On chante, c’est la fête ! Ça cotillonne et postillonne à coup de serpentins et sarbacanes, de rires et de jus d’orange, entourés de très jeunes et jolies filles. On se moque de ce pauvre Minet punit d’une quelconque histoire de musclés. Heureusement que Hilguegue intervient : « Il a été assez puni ! ». Mais les blagues grivoises continuent de fuser et les filles pour se venger repartent avec un Minet aux anges.

Par définition, Salut les Musclés ne pouvait pas avoir d'épisode final à proprement parler.
Par définition, Salut les Musclés ne pouvait pas avoir d’épisode final à proprement parler.

Bref, une fin sans intérêt. Il ne se passe rien de plus que dans les autres épisodes. Pas même de retour en guest de Justine et Jérôme, pas de Valériane ou de p’tit Gus… On nous abandonne sur le clape des portes battantes de la cuisine, honteux de se demander dans quelle mesure Minet va pouvoir assurer avec quatre jeunes femmes… ? Heureusement la Croisière Foll’amour prendra le relais pour nous narrer la suite des aventures de nos héros.

Rentrez dans votre planète, immigrés !
Rentrez dans votre planète, immigrés !

Allo la Terre ? Ici Véga… après cinq ans de weed effrénée, il était grand temps d’amarrer ce bateau de la débauche piloté par les cinq tontons pervers. Pour se faire, Estrella fait son apparition – ou réapparition en guest, déjà en mode 2.0. Elle vient apprendre une terrible nouvelle… La mission est terminée, on rapatrie les Végatiennes ! La présidente de la haute autorité qu’est Zaza n’est pas la supra suprême dirigeante… elle n’est en réalité que la femme du patron… elle ne peut rien faire !

Toutefois, finir la série sur une séparation aurait été une hérésie… Et puis autant le dire tout de suite, les Musclés sans Babsy Steger, c’est Monsieur Girard sans Annette! Décision prise : Tout le monde sur Véga ! Dans un tourbillon de couleurs ! On se croirait au paradis ! Chaque musclé se retrouve ainsi avec une fiancée de 30 ans de moins que lui ! Sauf Minet bien sur qui choisit sa Valériane, qu’il a promis d’épouser (Valériane Minet de la Motte Piquet?) !

Après 263 épisodes de Salut les Musclés et 159 de la Croisière Foll’amour, on nous propose ici une vraie fin donc, cohérente avec l’esprit barré de la série.

Le Collège des cas sociaux

Tout ou presque a été dit sur le Collège des Cœurs Brisés ici même. Il n’y a malheureusement pas de fin à ce programme sous psychotrope. L’extrait final du dernier épisode tourné (et non diffusé sur TF1 à l’époque) symbolise bien le grand n’importe quoi de cette série.

On pourra toujours néanmoins tenter de deviner ce que fut le destin des principaux protagonistes du Collège : décès prématuré, hôpital psychiatrique, drogue, alcool, suicide… l’éventail des possibilités est large.

L’un dans l’autre

Un clap de fin où l’on retrouve ce savant mélange entre sitcomédie et théâtre de boulevard déjà bien présent depuis le premier épisode. Mention spéciale au duo sit-comicos Redler/Jouval qui nous offre dans ce fabuleux final une mise en situation comique des plus loufoques. A la manière d’un tandem Bourvil/De Funès version AB production. Les deux compères n’ont qu’une obsession, celle de retrouver Gin, la future mère courage prête à éclore son divin enfant. Refusant de les laisser rejoindre la maternité sans autorisation, ce pauvre veilleur de nuit en proche retraite en subira les conséquences. Il se fera violenter à coups de pompes et de jet par nos deux affreux.

Mais qu'est devenu ce bébé ?
Mais qu’est devenu ce bébé ?

Pendant ce temps-là, à l’appartement du couple Garnier, le sexe du bébé est au centre du débat autour d’un café Grand-mère. Tandis que Gin est probablement en salle de travail avec d’horribles contractions, ses amis se chauffent confortablement les fesses sur le canapé. Se laissant ainsi aller bassement et hypocritement à des moqueries à l’encontre des futurs papa et parrain. L’appel du médecin interrompt vite cette ambiance de langue de pute : l’américaine est sur le point d’expulser son mini cheeseburger. Seulement son cheese de mari est introuvable… La dernière séquence nous montre la mise en scène d’un tableau féerique: deux fées parfaitement gagas penchées sur le berceau du nouveau-né et une mère magnifiquement coiffée et maquillée après un accouchement ô combien usant et douloureux.

Seule ombre ou plutôt tâche noire au tableau (Leeb Joke), Marcel avachi sur une chaise et tenant difficilement sa grosse caméra des années 90 semble vidé de sa probable gerbe pendant le tournage de l’accouchement. Après trois heures passées au commissariat, David et Jean rejoignent la joyeuse crèche. David se lance dans un sempiternel monologue pendant que Jean savoure son nouveau bonheur paternel. Quand l’un sort de l’autre, cela nous donne un mini cheeseburger boy. Identité du sexe de l’enfant entendu par Isa la fée criarde, lorsqu’elle le désigne par un tendre : « mon chéri ». A défaut de rires enregistrés, L’Un contre l’Autre s’achève ainsi, sur de grinçants cris de bébé en boîte…

Le Studio des Rmistes

Le dernier épisode de l’Ecole des Passions s’achève par la représentation de la pièce de théâtre écrite par les deux imbéciles de service, Guillaume et Jérémy, la bien nommée « Tragédie ». Elle est jouée par la troupe (moment qu’on nous épargne par une bienvenue et heureuse ellipse) devant les professeurs et Robert Tacquet, un directeur de théâtre. Celui-ci doit déterminer si la joyeuse bande est au niveau pour une éventuelle programmation estivale.

Final dans la joie et la bonne humeur, sauf pour le goth de la bande.
Final dans la joie et la bonne humeur, sauf pour le goth de la bande.

La tension est maximale pour les apprentis comédiens qui ont littéralement mouillé le costume. Après un quiproquo, le directeur se révèle subjugué par la prestation : « C’est remarquable, bravo. Quand la jeunesse est doublée de talent, on sent que le théâtre vivra longtemps en soi. » Joie totale pour les élèves de l’école. On sort le champagne et les petits-fours leader price. Pourtant toute la contradiction initiale de la sitcom est là : on fait l’apologie du théâtre dans un univers aussi cheap qu’une sitcom AB. Cette dichotomie est perceptible dans le discours du professeur Charvet, qui sonne tel un avertissement à tous les néo-comédiens lancés à corps perdus dans cette inédite aventure sitco-théâtreuse : « Tous ceux qui vont se lancer dans la vie professionnelle, qu’ils n’oublient jamais que la voie ar-tis-tique nécessite une foi, presque mystique. »

Dans l’autre partie du sermon, Charvet annonce en quelque sorte la saison 2 de la sitcom, « plus musclée, sur le plan du travail et de la découverte », qui sera sobrement intitulée le « Studio des Artistes ». Au niveau des divers couples, la fin de saison règle le cas des différents couples : on y apprend que Monsieur Charvet est bien parti pour tirer un coup avec Madame Arlette. De leur côté, Agnès et Rémy Ferrand se réconcilient officiellement, mais la douteuse relation que ce dernier entretient avec sa jeune élève Julie semble bien partie pour perdurer. Enfin, c’est le« méchant » Christian qui est le double perdant du final : il échoue à conquérir le cœur d’Agnès et reçoit un sceau de champagne en pleine tête. Heureusement, « l’homme en noir » aura largement l’occasion de se venger par la suite.

« Le spectacle va bien se poursuivre, enfin, Inch Allah »

A l’instar du final de la première saison, les élèves du Studio des Artistes jouent leur habituelle pièce de théâtre sans intérêt, mais cette fois dans la crêperie autogérée, face à un public endiablé. Néanmoins l’enjeu est ailleurs puisque ce dernier épisode offre aux rares téléspectateurs restés fidèles une fin à la hauteur du fil rouge shakespearien de la série : le foursome Rémy-Julie-Agnès-Christian.

A la surprise générale, l’histoire d’amour entre le prof et l’élève se termine mal. Rémy Ferrand, après avoir été sous l’emprise de sa jeune apprentie comédienne Julie, l’abandonne pour Ingrid, sa femme, dès lors que celle-ci lui annonce être enceinte. Désespérée, elle tombe sous la coupe du machiavélique Christian, au grand dam de son meilleur ami Éric : « C’est pas toi, c’est pas la Julie que je connais. » Et pourtant pour Julie la cause est entendue : « Oui je trouve Christian séduisant. Tu me crois me connaître. Mais je suis pas une gamine. Je suis femme. Et une femme délaissée et triste. Je préfère un vrai méchant à de faux gentils. » Se sentant ainsi abandonnée et trahie par Rémy, Julie couche alors avec le bad boy gothique, puis disparaît le lendemain. Elle abandonne de fait ses amis le jour même de la représentation de la pièce dans laquelle elle tenait le rôle principal.

Un final pour nous expliquer que les comédiens de la sitcom finiront au chômage. On le savait déjà.
Un final pour nous expliquer que les comédiens de la sitcom finiront au chômage. On le savait déjà.

L’humiliation pour l’héroïne de la série ne s’arrête pas là. Christian en profite pour régler ses comptes avec Rémy dans une scène d’anthologie, certainement une des plus jouissives toutes sitcoms AB confondues. Le clash entre les deux hommes est d’autant plus intéressant que Benoît Solès est remarquable de justesse dans son jeu, facilité il est vrai par le manque de charisme évident d’un Sébastien Courivaud écrasé par l’enjeu.

Le duel est double. Il porte d’abord sur la conception de ce que doit être un bon acteur, ce qui, dans le contexte d’une sitcom AB, peut paraître fou. Mais c’est avant tout l’affrontement entre deux mâles, qui ont eu pour seul objet de rivalité Julie. Rémy se considère lui comme une personne « respectable » tandis que Christian voit chez son prof un « acteur frustré », qui « séduit les élèves grâce à son statut et les laisse se morfondre quand bobone revient enceinte à la maison. »

Final qui claque.
Final qui claque.

Rémy aura beau lui coller une claque et obtenir par la suite des excuses, Christian envoie ici sans aucun doute l’une des meilleurs punchlines jamais entendues. Le summum est atteint lorsqu’il annonce fièrement à tous ses camarades choqués : « Oui j’ai couché avec Julie… que tout le monde le sache. » Cependant, le tragi-comique de la fin de la série ne s’arrête pas là puisque le calvaire de Julie se prolonge. Son personnage est en effet immédiatement remplacé par Madeleine, fidèle lieutenant de Christian. The show must go on. Julie repart honteusement dans sa campagne, avortant une carrière peu prometteuse. On ne verra aucun plan, aucune scène de cette fuite.

Le discours lyrique de Rémy Ferrand dans les dernières minutes de la série paraît à ce titre révélateur du destin d’un comédien chez AB et de l’ambiance d’un tournage à la fin de l’année 1997. Ariane Carletti, à la baguette dans cette production, écrit un pamphlet prémonitoire sur le futur de nombreux comédiens ayant participé à l’aventure AB : « Vous connaîtrez tous des fortunes diverses : réussite, échec, carrière sans gloire, abandon par manque de motivation. Mais ce qui vous réunira tous et toujours, c’est que vous aurez osé monter sur quelques planches et sous des projecteurs pour raconter une histoire à des inconnus, et vous leur aurez fait oublier leurs peines, leurs soucis et leurs craintes, pour une heure. Et en cela, nous contribuons à faire avancer le monde. Quoi qu’il arrive, le spectacle continuera. »

"! إن شاء الله‎ , et lusse !"
« ! إن شاء الله‎ , et lusse ! »

A la fin du générique, Momo, le pote rebeu de la bande, fait une de ses dernières interventions. Selon lui, Rémy a raison, « le spectacle va bien se poursuivre, enfin, Inch Allah. » Apparemment, Dieu a eu d’autres projets.

Un Clodo à domicile

Le final d’un Homme à Domicile est marqué par cette constante frustration du sitcomospectateur : le Cyber-Clodo va-t-il finir par culbuter le docteur Rectal dans son cabinet ? Cette même frustration renforcée par cette mise en scène où l’on découvre une famille joyeusement réunie autour d’une partie de 7 familles. Une sorte de happy-ending que l’on pourrait interpréter comme étant une fin ouverte. Nous laissant ainsi fantasmer sur l’idée que Phil pourrait très bien demander la MILF dans la famille Girard.

A noter aussi dans cette séquence de fin, la symbolique du toucher rectal. Représentée ici par un échange de doigts rectaliens entre Elisabeth et son Cyber-Aspiro au moment du jeu. La partie de cartes pourrait très vite devenir une partie de jambes en l’air tant la tension sexuelle entre ces deux-là est palpable…

Final sur une... partie de cartes !!!
Une fin sur une… partie de cartes !!!

Comme à l’accoutumé, la sitcom s’achève sur une famille riant « connement » sur cet échange de répliques entre Estelle et Elise qui résume finalement assez bien toute l’intrigue sentimental d’Un homme à domicile : « L’amour ça ne marche pas comme les maths : donc l’amour, 1+1 ça fait 0 ! »

Une problématique à laquelle le Dr Girard semble avoir amorcé un début de réponse quelques épisodes auparavant: « L’amour n’est-elle pas la meilleure des thérapeutiques ? » Hélas, il aurait fallu un second volet de la série pour le savoir…

Elisa un Roman Porno

« Le dernier épisode diffusé est en fait le résultat des bruits de couloir que nous percevions….Il était question de cesser la diffusion… » Quand Cecil Maury, scénariste, nous raconte son expérience au sein de la sitcom Élisa un Roman Photo, on saisit mieux le statut hybride de ce final : le coup de poing rageur de Laurent contre Greg sonne comme un dernier coup d’éclat, une ultime bravade alors que toutes les interrogations restent en suspens.

Au départ, Laurent, photographe vedette et tellement sûr de lui, termine la série sur les rotules, accablé de toutes parts. Professionnellement, il est affaibli par des complots pas franchement évidents à comprendre. Mais surtout, c’est au niveau sentimental que Laurent craque. Incapable de dominer ses pulsions, Laurent est manipulé par son ancienne petite amie (Delphine Malachard). Ainsi, le « paparazo » Greg Pexton (Hervé Noël, aka « J’suis-vert ») vend des photos de lui embrassant son ex. Et bien sûr, il vend ses photos au magazine Lipstick, là où sa femme (Alice Evans) travaille. Découvrant la trahison, elle quitte Laurent en n’omettant pas de placarder les fameuses photos dans tout son loft.

Le final... ou comment rester sur notre fin.
Le final… ou comment rester sur notre fin.

Humilié, et déjà très énervé dans l’épisode précédent, Laurent n’a qu’une seule idée en tête : buter le photographe. Normal. Ce dernier, honteux et rejeté par tous ses amis, se décide enfin à aller s’expliquer au studio. Laurent le croise et le terrasse d’un coup de poing, devant Élisa et ses copines apeurées. Le dernier mot prononcé (hurlé) dans la série par Laurent restera à jamais ce « QUOI? ». Malheureusement nous n’aurons jamais la suite. On aurait pu imaginer que Laurent, largué par sa femme, puisse finir avec Élisa. Ou bien pourquoi pas avec Omnès, la tantouse ? De toute façon, le scénariste est catégorique : « Élisa n’était pas programmé pour avoir une fin, personne, ni même moi ne serait dire là où nous allions…»

Les bronzés font du AB Prod’

Un final des plus happy love ending avec un Bob qui donne le LA sur fond de mélodie du bonheur. Et quoi de plus représentatif qu’un Belles belles belles joué au piano pour nos garçons de la plage ? Un Belles belles belles qui aurait pu parfaitement être rebaptisé: Bonnes bonnes bonnes au vue des troubles obsessionnels: boobs, boules, moules de ces chers bodybuild boys.

Un final sur une grosse partouze aurait été plus crédible.
Un final sur une grosse partouze aurait été plus judicieux.

Bizarrement, même les losemen de Bob aka le Jean-Claude Dusse AB et Norbert Michaud finissent par pécho. Jean-Luc Azoulay aurait-il dérogé à la règle en accordant de sa plume magique une fin heureuse à ces deux freakys ? « N’empêche que sans amour, on est rien », nous dit ce bon vieux mélomane de Bob. Mais l’amour suffira-t-il à tempérer les ardeurs sexuelles des animateurs du Club Hawaï ? Une question qui restera cependant en suspens puisque la sitcom ne sera pas reconduite pour une nouvelle saison…

Intéressons-nous à présent à Agnès et Pat, les amants maudits que tout semblait opposer par leur hiérarchie sociale et séparés injustement par Michaud, joué par le génial Philippe Lavot. Elle, la grande asperge directrice d’un club de vacances, aux allures de mannequin élancé. Lui, le jeune bellâtre mal coiffé sous prozac animant un atelier théâtre. Ou plutôt devrions-nous dire, un animateur animé et vidé de son énergie par ses élèves féminines sur leurs devants de scène. Le départ de Pat avait jusqu’ici laissé un goût amer.

Mais lorsque le réalisateur nous offre ce plan sur Agnès et Pat s’embrassant héroïquement et presque érotiquement… Bob en parfait maître de cérémonie nous joue ce célèbre Wedding March sous une pluie de confettis lancée sur nos amoureux. Mais l’heure est à l’amour nuptial pour Pat et sa belle asperge : « Désolé les copains. Je vous enlève Agnès ! » JUST FUCKED.

Pour être un toubifriste

La sitcom de l’improbable rencontre entre AB Productions et les 2be3, c’est 40 épisodes survitaminés qui racontent l’irrésistible ascension du trio de Longjumeau vers la gloire éternelle. La vie de Filip, Adel et Franck est ainsi reformatée par la machine « AB », mais l’essentiel est là : trois beaux jeunes garçons, propre sur eux, qui s’entraînent dur à la MJC et écument les nuits la boite locale, le Wagon, afin de gagner des concours et se faire remarquer par de grands producteurs.

Dans cette hagiographie « toubifriste », existe une multitude de personnages secondaires qui gravitent autour du trio. C’est le cas du groupe concurrent constitué uniquement de filles, des danseuses qui elles aussi sont en quête de célébrité. Et c’est surtout le cas d’un personnage clé qui permet aux 2be3 de croire en leur rêve : Monsieur Laplace. Ex-enfant du rock’n’roll sauce Yéyé des 60’s, Monsieur Laplace est le guide, le père spirituel des 2be3. Cette scène finale commence ainsi par la remise symbolique des santiags, la transmission filiale d’un héritage artistique (« Les Chaussettes rouges, la grande époque »). Si le débat est ouvert quant au choix de Monsieur Laplace de choisir Filip et non son fidèle employé Adel, le fait est là : les 2be3, après de multiples galères, sont enfin aux portes de la liberté, de la reconnaissance artistique, bref d’être des putains de stars.

En route vers le succès, la gloire, les putes et la cocaïne.
En route vers le succès, la gloire, les putes et la cocaïne.

Lors de cet ultime épisode, le Wagon est dirigé par un nouveau patron. Après avoir été protégés virilement par les 2be3 contre la mafia locale, la boîte est le théâtre de la victoire finale. Sous le regard bienveillant d’Ariane Carletti en personne (scénariste de la sitcom et accessoirement femme de Monsieur Laplace dans la série), le groupe des Filles fait son habituelle chorégraphie dégueulasse, avant de laisser la place aux meilleurs. Les Pour Être Libre remportent enfin le tournoi ! Malheureusement, il n’y aura jamais de saison 2, dans laquelle on aurait pu suivre les années sexe, drogue et dance music des 2be3.

Par contre, le groupe des Filles s’exportera à Saint-Martin dans les Vacances de l’Amour. Dans l’épisode n°42 sobrement intitulé « Gala », les pouffes tentent vainement d’imposer un tube moisi, qui devait traîner probablement dans les poubelles de Jean-François Porry. Il va sans dire que plus personne n’entendra jamais parler de ce vrai/faux groupe.

Studio lose

Talk Show (Studio Télé) n’a jamais été diffusée sur TF1. Produite en 1996, elle n’apparaîtra à l’écran pour la première fois sur AB1 qu’en 2005. Comme nous le disait Caroline Louppe – Directrice Artistique chez AB à l’époque : « Il y avait une énorme pression pour (la) série (…) Jean-Luc Azoulay y croyait à mort (…) On a bossé des mois et des mois ! (…) Pour finalement apprendre qu’elle ne serait pas diffusée… Mais déjà sur le tournage, je voyais mal TF1 diffuser ça. Jean-Luc y est allé à fond, il a réécrit tout ce qui se passait dans les coulisses de TF1 ! » Il s’agit en effet d’une magistrale série, très incomprise, satire des coulisses du monde de la télévision – et donc de TF1 en 1996, portée par la talentueuse et magnifique Isabelle Bouysse.

Pas de final, pour une sitcom jamais diffusée à l'époque. Pas mal.
Pas de final, pour une sitcom jamais diffusée à l’époque. Une certaine idée de la lose.

Le dernier épisode tourné est marqué par l’apparition en Guest d’Elisabeth Tessier, dans son propre rôle. Malheureusement, l’intrigue ne prend pas et la chute est attendue. Nous sommes pourtant passés tout près de la fin parfaite : l’épisode nous entraîne dans une intrigue durant laquelle on se demande si Lisa, l’héroïne principale, ne va pas être victime d’un de ses fans… C’est Elisabeth Tessier qui le prédit, elle ne peut se tromper ! Un instant on se prend à rêver que l’on va tuer le personnage principal de la série en rébellion contre TF1, cette société qui fait le choix de cracher sur ce qu’elle a adulé pendant près de 5 ans. Les séries AB s’essoufflent, et Talk Show comme un symbole de fin de règne du groupe, se ferait un Hara-kiri télévisuel dans l’indifférence générale !

Mais la production de l’émission s’était trompée et avait donné une mauvaise date de naissance de Lisa à la voyante, qui du coup avait fait une fausse prédiction… Lisa ne court donc aucun danger, Jean-Francois Porry devait avoir encore l’espoir de faire renaître sa série de ses cendres…
Et puis pourquoi pas finalement ?

(Pas) Extra Zigda

Extra Zigda, une des dernières sitcom de JLA, produite pour M6, est complètement passée inaperçue lors de sa diffusion en 1998. A voir l’extrait du dernier épisode tourné, on comprend largement ce nouvel échec : l’humour « JLA » a disparu, les habituelles allusions sexuelles sont absentes et la petite musique qui accompagne les dialogues est carrément insupportable. Il semble ici qu’on a affaire à une sitcom uniquement destinée aux enfants. Une sorte de télétubbies sous format AB Productions.

Le meilleur sans aucun doute de cette sitcom : le clap de fin.
Le meilleur sans aucun doute de cette sitcom : le clap de fin.

Le Groupe (de la mort)

Une fin légèrement bâclée mais somme toute ouverte… Début de cette séquence finale avec un Miminou épuisé et désabusé par ses frasques ô combien loufoques. Montrer à sa prof d’aérobic qu’on redouble d’efforts tout en lui faisant de l’œil, forcément ça use… Mais pour l’heure, nos trois couples d’étudiants sont sur le point de réaliser leur projet de colloc : vivre en communauté tels des néos hippies dans un loft. Un projet qui n’est pas sans rappeler celui de la bande d’Hélène dans le Miracle de l’Amour. Une fois n’est pas coutume, les pieds en éventail, JLA pompe certains éléments scénaristiques dans ses vieux scripts ABesques pour sa version millénaire d’Hélène et les Garçons.

Pour ce 68ième épisode, la bande organise donc une pré pendaison de crémaillère dans le studio des filles. Un studio redécoré pour l’occasion de façon minimaliste mais efficace. De telle sorte qu’on a véritablement l’impression de pénétrer dans une ambiance Champomy d’un goûter d’anniversaire de 1994. Ballons de baudruche, guirlandes et confettis pour une fête estudiantine sombrant dans la drogue douce de leurs années de primaire. C’est aussi ça le secret de Bonheur city, un monde parallèle et surréaliste déconnecté du notre. Le charme azoulayen en somme !

Le Groupe est mort, vive le Groupe.
Le Groupe est mort, vive le Groupe.

Notons par ailleurs, la présence d’un Bertrand Cohen (ex producteur exécutif chez AB/JLA, innocente victime du Club Dorothée, second couteau-bouche trou dans LVDLA) sous jus d’orange cocaïné prêt à festoyer avec tous ses amis. On aurait aussi aimé voir un autre clin d’œil avec une Ariane Carletti (directrice artistique sur cette sitcom) qui aurait pu parfaitement incarner une voisine rigolote des filles, sous haricots magiques… Quant au plan final, il nous présente ce tableau idéaliste: une partouze de baisers. Un tableau qui pourrait facilement laisser rêveuse, une adolescente en émoi et en boutons pubères dans une expo sur le thème des amours heureux.

Les Vacances de la drogue

En 2004 Canal + créé le Grand Journal et les audiences des Vacances de l’Amour sur TF1 nous invitent à penser que nous sommes entrés dans une nouvelle ère télévisuelle. Il est grand temps d’arrêter de torturer Nicolas, Hélène, Jeanne, José, Bénédicte, Laly et Johanna sur cette île paradisiaque devenue l’île de l’enfer, de la drogue et des pistolets en plastique. Même si la fiscalité de Saint-Martin reste avantageuse, personne ne veut plus de ce produit. Le succès de ses glorieux personnages semble en effet bien éloigné.

Jeanne, un personnage toujours dans la retenue.
Jeanne, un personnage toujours dans la retenue.

L’épisode 18 de la saison 5 des Vacances de l’Amour est sobrement intitulé « à suivre ». Cette prémonition nous laisse espérer que JLA reviendra, plus fort et plus fou que jamais. A l’image du personnage de Jeanne qui a survécu au crash d’un avion, la bête AB ne meurt jamais…

Il est important de noter que Hélène et Nicolas sont enfin ensemble :
« C’est étrange j’ai l’impression qu’on ne s’est jamais quitté…
Pourquoi ? On s’est quitté ? »

- D'après Laly, c'est possible de s'inscrire à l'ANPE par internet. - Parait, ouais...
– D’après Laly, c’est possible de s’inscrire à l’ANPE par internet.
– Parait, ouais…

La fin parfaite pour les fan hardcore en somme, le prince et la princesse qui se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… Mais il faudra attendre les dernières minutes de l’épisode pour retrouver cette pincette d’amertume qui nous fait renaître espoir…

Non, ce n’est pas la fin des fins… car malgré la grossesse d’Isabelle Bouysse, et grâce à un subterfuge digne d’une grande production Hollywoodienne, Jeanne réapparaît pour s’assurer que son Nicolas est heureux malgré sa disparition… Sinon comme le souligne José, « on repart à zéro… tous ensemble, comme avant » ; Johanna et son Cri-cri d’amour, Bénédicte et José, Laly qui envisage même sérieusement de recontacter Sébastien ! L’histoire des Mystères de l’Amour est déjà en place.

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