A l’occasion du prime des Mystères de l’amour qui aura lieu le 29 septembre prochain sur TMC. Nous avons retrouvé Cyril Aubin l’interprète du mythique Johnny du Miel et les Abeilles.
La star de la sitcom la plus loufoque de l’univers AB s’est livrée sans détours sur ses années AB entre comédie, rock’n’roll et aspirations artistiques. Le tout dans une ambiance à la cool et bien choucrwoute !
« Chez AB j’ai appris à me lever tôt »
Les Sitcomologues : En 93, c’est le début de votre aventure avec AB Productions. Elle commence avec un rôle dans Hélène et les Garçons. Ensuite vous débarquez sur la sitcom Le Miel et les Abeilles. Que retenez-vous et qu’avez-vous appris de votre expérience de sitcomédien chez AB Prod’ ?
Cyril Aubin : Déjà à se lever tôt ! On avait le texte la veille pour le lendemain. Ce qui obligeait à être assez rigoureux. Surtout les premiers mois en ce qui me concerne. J’avais pas mal de textes. Et je trouve ça super parce que ça permet de construire le personnage. On apprend plus rapidement ce qui est un bon moyen pour entretenir sa mémoire.
J’ai aussi appris à travailler en amont avant de tourner les séquences. Je connaissais bien le décor. Je me disais : “Bon ok là on est là on va faire ça.” J’hésitais pas à faire part de mes propositions en arrivant sur le plateau. Je ne dépendais pas uniquement de la direction artistique.
LS : Le Miel était une sitcom qui avait la particularité d’être une rencontre intergénérationnelle entre les comédiens. Quelles étaient vos relations avec Gérard Pinteau ou encore Josy Lafont entre autres ?
CA : Complètement ! Ça c’est plutôt bien passé. Il y avait une très bonne entente entre nous tous. J’avais déjà eu l’occasion de jouer avec des acteurs expérimentés comme Bernard Lecoq. Et on en apprend beaucoup à leur contact notamment sur le sens du rythme. La plupart des acteurs du Miel venaient du théâtre. Comme Josy Lafont qui avait l’habitude de jouer des situations de comédie sur les planches. D’ailleurs on rigolait beaucoup avec Josy quand on avait des scènes dans la cuisine. On se vannait pas mal aussi.
LS : Justement vous avez des nouvelles de Josy Lafont ?
CA : Oui ! On s’est appelé il y a un an. Elle va très bien. Il y avait aussi Guy Piérauld qui était un comédien exceptionnellement drôle et génial.
LS : Vous revoyez certains acteurs du Miel ?
CA : Oui j’ai gardé contact avec Gérard Pinteau. Je revois toujours François Rocquelin qui est un ami. Olivier Vaillant (Richard). J’avais aussi croisé Jérôme Delafosse (Eric) qui est devenu grand reporter.
Azoulay m’avait proposé de chanter à cette époque, la chanson s’appelait Mon bébé d’amour je t’aimerais toujours
LS : Au-delà du personnage caricatural du petit bourgeois devenu rockeur rebel’ et rigolo que pouvait représenter Johnny. Vous avez réussi à lui apporter un note sensible avec cet aspect parfois fissuré quand il était malmené sentimentalement par Lola. Était-ce un parti pris de votre part ? Et avez-vous des points commun avec lui ?
CA : Au départ le personnage de Johnny est arrivé comme un chien dans un jeu de quilles. Avec lui j’avais l’impression d’exorciser un personnage fantaisiste de ma personnalité. C’était plaisant et j’y allais à fond. Sensible je pense que je le suis tout comme lui. Et j’étais plutôt fière de lui quand il a réussit à conquérir cette jeune femme bourgeoise qu’était Lola.
LS : D’ailleurs est-ce que comme Johnny vous trouvez que le rock est une musique choucroute ?
CA : C’est drôle que vous me posiez cette question parce que j’ai découvert le rock à cette période-là. J’ai toujours écouté les chansons de Jacques Dutronc. J’aime beaucoup. J’écoutais pas mal OUI FM à cette époque. Avec des copains, je commençais à faire de la musique. Je chantais. Et j’avais même pris des cours de chant. Je me souviens de certaines de nos chansons comme: “Ça m’énerve”, “J’aime qu’on me résiste.”
LS : Des chansons que Johnny et Les chiens chauds auraient pu chanter (rires). Vous aviez eu l’occasion de les enregistrer en studio et faire de la scène ?
CA : Nous ne les avions pas enregistrées en studio ni fait de la scène. Jean-Luc m’avait d’ailleurs proposé de chanter à cette époque. La chanson s’appelait “Mon bébé d’amour je t’aimerais toujours” en référence à Lola et Johnny bien sûr. J’étais plutôt hésitant parce que je voulais pas m’enfermer dans un truc. Et j’avais aussi d’autres projets musicalement avec mes potes.
LS : Ça c’est du lourd comme anecdote ! On est peut-être passé à côté d’un tube qui aurait pu être chouette et drôle. A la manière de Ton Aventurier chanté par Thierry Redler.
« Dans le métro je croise des gens qui me disent que j’ai bercé leur enfance »
LS : Récemment nous avions fait la découverte d’un groupe de rock originaire de Tours : Big Joe Crazy-Legs en référence à la star du rock dégoulinant imaginé et crée par JLA. Aviez-vous conscience de l’impact que Le Miel pouvait avoir dans la mémoire collective ?
CA : Mais non ?! C’est fort ça ! Ah oui Big Joe crazy legs, je m’en rappelle très bien dans le Miel. Je m’en rends surtout compte lorsque je rencontre des gens dans le métro ou plus récemment au Festival de La Rochelle qui me disent : « Vous avez bercé mon enfance. » C’est sympa et c’est dit avec tellement de bienveillance.
Je me souviens qu’à l’époque nous étions allés à un concert de Sébastien Roch avec des comédiens du Miel et d’autres sitcoms AB. Les gens nous avait reconnu et ça avait créé une véritable émeute. Heureusement aujourd’hui c’est différent.
LS : Impossible d’évoquer le rock dégoulinant sans penser à Giant Coocoo, le fidèle compère de Johnny. Un mot sur le regretté Désir Bastareaud et son personnage ?
CA : Giant était un personnage original farfelu et incontrôlable. Ça avait d’ailleurs fait son succès. On a passé de bons moments avec Désir sur le tournage. C’était quelqu’un qui avait du caractère. J’ai le souvenir d’une fois où il s’était énervé parce qu’il n’arrivait pas à mémoriser son texte. J’essayais de le tempérer. Mais je vous rassure, il ne cassait pas des portes comme son personnage.
LS : Après le Miel et les abeilles vous avez tourné dans Les Nouvelles Filles d’à Côté. Quels souvenirs gardez-vous de ce tournage ?
CA : C’était déjà beaucoup moins soutenu que Le Miel. J’y jouais Benoît le neveu de Marc. C’est Thierry Redler qui avait suggéré à Jean-Luc de m’intégrer dans cette sitcom. Avec Thierry on avait déjà tourné ensemble dans un téléfilm, Grand hôtel. C’était dans les années 80. C’était très agréable de jouer avec lui et Gérard Vives. On a bien rigolé. Il y avait aussi Laure Sabardin et Tom Schacht avec qui j’avais tourné dans cette sitcom et que j’ai eu plaisir de retrouver dans Les Mystères de l’Amour.
LS : André Badin votre père, avait lui aussi joué au côté du regretté Thierry Redler. Dans le rôle d’un l’huissier de justice dans Les Filles d’à Côté et celui d’un critique culinaire dans L’Un Contre l’Autre.
CA: Ah je ne le savais pas pour L’un contre l’autre. Je veux bien l’épisode…
« T’es vachement mieux avec ta banane »
LS : Il y a quelques mois, vous aviez déclaré au site Toutelatele que vous n’iriez plus refaire Johnny. Et pourtant Jean-Luc Azoulay vous l’a proposé. Pourquoi avoir finalement accepté de revenir dans LMDLA sous les traits de ce personnage ?
CA : Avec le retour de Mallaury, Jean-Luc m’a demandé de reprendre le rôle de Johnny. Et je me suis dit pourquoi pas. Tout dépend de ce qu’on allait me proposer. Et ça m’a finalement amusé de faire ce clin d’œil.
LS : Est-ce que vous auriez imaginé Johnny 25 ans plus tard avec la même dégaine ?
CA : Oui surtout que c’est un personnage intemporel. C’était drôle de porter cette perruque avec la banane, de remettre un t-shirt avec une tête de mort. Les filles se marraient sur le plateau mais Jean-Luc me disait: « T’es vachement mieux avec ta banane. »
LS: Et que pensez-vous de Jean-Luc Azoulay ?
CA : Jean-Luc c’est un grand enfant très malin. Il aime mettre ces personnages dans des situations parfois incongrus comme Annette et Mr Girard en couple. Ou le rêve où Nicolas se retrouve dans un lit avec José. Il faut s’attendre à tout avec lui (Si peu…, NDLR).
« Avec Mallaury on a explosé de rire »
LS : Comment se sont passées vos retrouvailles avec Mallaury Nataf ?
CA : On était très contents de se revoir. On s’est retrouvés à la table régie. On s’est salués et elle a explosé de rire en me voyant avec la perruque et tout le reste. Puis on s’est mis à rire tous les deux. C’était chaleureux et sympa.
LS : Mallaury déclarait il y a peu qu’elle avait envie de remonter sur les planches. Vous aviez d’ailleurs jouer ensemble au théâtre dans “Le retour de Mr Leguen.” Est-ce que vous pourriez envisager de rejouer tous les deux dans une pièce ?
CA : C’était une pièce auto-produite et écrite par Jean-Christophe Barc. Pour Mallaury, c’était la première fois qu’elle jouait au théâtre. La pièce avait progressivement bien marché. On travaillait dans la bonne humeur. Et quand les comédiens sont à l’aise ils donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes. Rejouer ensemble pourquoi pas tout dépend du sujet de la pièce.
LS : Et sinon une petite exclu sur le prime du 29 septembre ? Johnny va t-il finir par repécho son Bébé d’amour ?
CA: (rires) Leurs retrouvailles seront chaleureuses et sympas. Mais vous n’en saurez pas plus.
LS : Est-ce qu’à l’avenir on aura le plaisir non dissimulé de revoir Johnny dans LMDLA de façon récurrente ou alors occasionnel ?
CA: Pour le moment j’en sais rien. Je suis sur d’autres projets.
LS : Et quels sont vos projets ?
CA : J’ai joué dans un film qui s’appelle Mine de rien et qui sortira en février 2020 avec Arnaud Ducret, Philippe Rebbot, Mélanie Bernier entre autres… C’est le premier film du comédien Mathias Melkuz. C’est l’histoire d’un groupe de chômeurs qui, pour sauver une ancienne mine vouée à la destruction, vont la transformer en parc d’attractions. Sinon je vais tourner prochainement dans Plus belle la vie. J’ai aussi un projet que je voudrais monter. Ce serait une comédie fantastico rurale et sociale.
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Nicolas bikialo alias Christophe Batteur