J’espère que l’image de Nicolas ne me suivra pas ! Si c’est le cas, eh bien tant pis. De toute façon, c’est au public de juger, pas à moi. On verra bien mais j’espère sincèrement que non.
Patrick Puydebat, 7 extra, 1993.
Figure majeure de la glorieuse décennie 1990, Patrick Puydebat et sa légendaire chevelure ont marqué toute une génération accro à la série la plus hype de l’année 1992 : Hélène et les Garçons. Si Hélène monopolise l’ensemble des couvertures de magazines, Patrick Puydebat l’accompagne dans cette surmédiatisation. Interprétant le rôle de Nicolas, il forme avec Hélène le couple mythique de l’univers AB.
Illustre inconnu à son arrivée dans la sitcom, Patrick Puydebat s’impose rapidement auprès du public. Présent dans toutes les suites d’Hélène, Patrick est encore aujourd’hui la vedette des Mystères de l’Amour, quatrième étape de la plus longue saga de l’histoire de la télévision française. Si le personnage de Nicolas risque de demeurer l’unique grand rôle de sa vie, tout n’a pas été linéaire dans la carrière chaotique de Patrick, symbole fort de ces « stars AB » qui ont connu gloire et déchéance. Ainsi raconter la vie de Patrick Puydebat, c’est (re)vivre les grandes années AB, mais aussi comprendre « l’après » et enfin l’inattendu renouveau des années 2010.
« Quand je me suis présenté à l’audition, je sortais d’une rave »
La vie de Patrick Puydebat a basculé le jour où , alors élève au cours Florent, il se retrouve nez à nez avec une annonce pour un casting chez AB Productions. Nous sommes en 1992, l’URSS est en décomposition et le grunge déferle dans les contrées françaises. Patrick lui se cherche un destin. Il fréquente le milieu techno et n’a pas de véritable plan de carrière.
Sa rencontre avec AB Productions va chambouler sa vie. Il a fallu attendre quelques années pour connaître la véritable version de ses premiers pas dans l’univers AB : « Franchement, je ne savais pas où je mettais les pieds. Quand je me suis présenté à l’audition, je sortais d’une rave. J’avais passé une nuit blanche, il était dix heures au matin. La soirée se déroulait au Bourget, je suis passé devant les studios et les amis qui m’accompagnaient m’ont rappelé que j’avais un casting. Étant donné mon état de fatigue, je n’avais pas du tout envie d’y aller. Et ils m’y ont forcé… Je m’y suis rendu sans motivation et sans aucune appréhension. Apparemment, ça a payé. On m’a rappelé le lendemain pour me dire : « Vous nous intéressez, revenez nous voir, mais s’il vous plaît, lavez-vous les cheveux ! » (…) Cela a été mon premier contact avec le monde audiovisuel. »
« Je suis aussi quelqu’un de très fainéant. C’est une des raisons pour lesquelles je fais ce métier »
Patrick est un homme qui fonctionne à l’instinct. Il préfère alors abandonner sa formation de comédien pour se lancer dans le grand bain. Les arguments d’AB à l’époque ont fini par le convaincre : « On m’a proposé une somme alléchante pour un môme de vingt ans. A l’époque je vivais un peu au jour le jour, je prenais ce qui s’offrait à moi. Je n’avais pas une vraie volonté, ni une passion, mais j’ai eu cette opportunité. »
En ce début des années 1990, Patrick Puydebat est un bon exemple de la génération X. « Soit nous faisons de notre vie un roman, soit on ne s’en sortira jamais », affirmait l’écrivain Douglas Coupland, porte étendard de cette jeunesse incapable de trouver sa place dans la société. A cet égard, Patrick a toujours été lucide sur lui-même : « Je suis dans la lune la plupart du temps. Quand je fais quelque chose, généralement je suis ailleurs. A part ça je suis très bon conseil pour les autres, sauf pour moi-même. Ou plus exactement je sais ce que je devrais faire, mais je ne mets pas les choses en application. Par paresse. Car je suis aussi quelqu’un de très fainéant. C’est une des raisons pour lesquelles je fais ce métier. »
Grand rêveur, Patrick a eu une enfance simple et compliquée, cas typique de cette génération post-Mai 68 : « J’ai eu une enfance très sereine et très équilibrée. J’allais à l’école et tout s’est toujours très bien passé. Adolescent j’ai toujours été avec des copains, j’avais des petites copines. Une vie assez standard en quelque sorte. »
« Après sa terminale, Patrick est resté quatre mois à ne rien faire avant que sa mère ne l’inscrive au cours Florent »
Mais ce que Patrick omet de dire, et ce que les journaux rappelleront à plusieurs reprises, c’est qu’il n’a jamais été un « bon élève » : « Très dissipé pour ne pas dire indiscipliné, Patrick sera renvoyé quatre fois de son lycée avant de devoir redoubler sa terminale. S’il aurait aimé un jour devenir pilote de chasse ou chirurgien, il se renoncera à ses rêves, les longues études le faisant fuir. Après sa terminale, Patrick est resté quatre mois à ne rien faire avant que sa mère ne l’inscrive au cours Florent. »
Fils d’une comédienne amateur, Patrick se retrouve ainsi propulsé dans l’univers de sa mère. Plus par défaut que par réelle conviction. Mais celui qui n’aura jamais pu obtenir son bac semble alors trouver sa propre voie : « Le cours Florent, c’était génial ! J’ai eu comme professeur Xavier Florent, le fils, un mec extraordinaire. Il nous a montré le côté joyeux et troubadour de ce métier, sans élitisme. J’ai abordé ce cours avec beaucoup de gaieté et sans prétention. Mais ayant été engagé pour Hélène, je ne suis malheureusement pas resté longtemps. »
« Trouver des apprentis comédiens inconnus, des « gueules » (plutôt belles), afin de les filmer dans des conditions minimalistes selon les canons du format sitcom »
AB Productions en 1992 n’est pas encore tout à fait la machine à sitcoms dont le monopole sur la programmation de TF1 a marqué durablement les esprits. Le succès des Musclés, et surtout de Premiers Baisers, inaugure les débuts de la plus grande entreprise industrielle de création de séries télévisuelles. Des milliers de comédiens passent par la case AB, avec plus ou moins de bonheur. La recette du succès inventée par le producteur Jean-Luc Azoulay est simple : trouver des apprentis comédiens inconnus, des « gueules » (plutôt belles), afin de les filmer dans des conditions minimalistes selon les canons du format sitcom.
Le casting d’Hélène et les Garçons est à cet égard un modèle du genre, l’archétype même d’une distribution AB. Aude Messean a expliqué au site Uneidole.fr sa méthode : « Pour les jeunes, je faisais comme tout le monde : j’égrainais les cours de théâtre et les fichiers des agences de mannequins et de comédiens (…) ; je fouillais partout et je me faisais confiance. J’ai de la chance. Je crois que j’ai le nez pour repérer les jeunes. J’ai remarqué beaucoup d’apprentis comédiens, des futures stars… » Patrick Puydebat fait partie de ces « proies » capturées par les filets d’AB Prod.
Hélène et les Garçons est le spin-off de Premiers Baisers. Le producteur JLA a vite compris, grâce au courrier des lecteurs (considéré comme le meilleur outil pour percevoir les volontés du public), que le personnage d’Hélène plaisait. Hélène Rollès, chanteuse ratée et couteau-suisse chez AB (elle fut au service courrier pendant quelques années), a été choisie pour être la grande sœur de Justine dans Premiers Baisers.
Elle devient avec Hélène et les garçons, l’héroïne éponyme de la plus grande série AB productions. Ses aventures à l’université, flanquée de deux colocatrices, faites d’histoires d’amour à l’eau de rose, sont suivies par des millions de téléspectateurs, en France et dans le monde.
Le garçon le plus sage de la bande et amoureux d’Hélène
Le succès d’Hélène est toutefois indissociable de celui des « Garçons », trois jeunes néo-comédiens, dont l’un d’entre eux est appelé à devenir son grand amour. C’est le cas de Patrick Puydebat, qui décroche ce rôle tant convoité. Mais qui est donc Nicolas Vernier, cet étudiant inscrit à la fac en première année de lettres ? Dans la presse, son personnage est décrit comme « le garçon le plus sage de la bande et amoureux d’Hélène. » Patrick tente lui-même de définir son personnage : « Il parle de façon sensée et plus intelligente que les deux autres, mais il est sans conteste un personnage délirant par ses idées. Comme moi, il adore jouer de la guitare. »
Si plus tard Patrick avouera qu’il ne sait pas vraiment jouer de la guitare, il est indéniable que son personnage est le plus sérieux des trois compères. Étienne, le bassiste, a été choisi avant tout pour sa belle trogne de mannequin. Quant à Sébastien Roch, il est le « rigolo de la bande », le batteur excité qui plaît beaucoup aux jeunes filles sous le surnom du « Cricri d’amour ».
« C’était n’importe quoi, artistiquement parlant. Du jour au lendemain tout le monde connaissait nos tronches. Cela étant, nous, on savait ce qu’on valait »
Au contraire, Nicolas incarne un personnage beaucoup plus lisse. La sociologue Dominique Pasquier y voit celui qui incarne la « stabilité et la fidélité. » Il est la figure du « bon père », et le couple qu’il forme avec Hélène permet d’incarner « la promesse du mariage et de la fondation d’une famille. » Le succès d’Hélène et les garçons sur TF1 est immédiat et massif dans toutes les couches de la société.
Une véritable « Hélènemania » déferle dans tout l’Hexagone et les jeunes comédiens deviennent en quelques semaines de véritables stars médiatiques. Pourtant la qualité des premiers épisodes laisse clairement à désirer. Les comédiens affichent un niveau d’acting catastrophique. Patrick lui-même reconnaîtra plus tard qu’il a eu « beaucoup plus de chance que de talent. » Quand il revient sur ses débuts, il assume avec lucidité : « Je suis mort de rire, c’était n’importe quoi, artistiquement parlant. Du jour au lendemain tout le monde connaissait nos tronches. Cela étant, nous, on savait ce qu’on valait. »
Si Patrick Puydebat n’était pas plus mauvais que ses collègues, on remarque dans son « jeu » quelques failles, qui se sont maintenues pour certaines jusqu’à aujourd’hui. D’abord, cette chevelure. Avec Philippe « José » Vasseur, Patrick possède sûrement la coiffure la plus célèbre des années 90 : « J’ai eu les cheveux longs trois ans dans ma vie et on ne me parle que de ça », plaisante-t-il encore aujourd’hui. Ces cheveux ont été un véritable casse-tête pour Patrick, obligé de (re)passer dix fois par épisode la main dans ses cheveux, avant d’avoir finalement l’heureuse possibilité de les attacher, puis de les couper définitivement.
« Au début on était obligé de lui dire : Patrick, doucement, ar-ti-cu-le »
Mais le plus gros défaut du comédien Patrick Puydebat, reste son élocution. Si au théâtre, le fait de ne pas savoir s’exprimer correctement et distinctement est d’emblée éliminatoire, le format sitcom n’a pas poussé le néo-comédien à corriger son jeu. Certes, le public de l’époque ne semble pas lui en avoir tenu rigueur, mais force est de constater que revoir Patrick à l’écran aujourd’hui relève d’un calvaire auditif pour les téléspectateurs. Pire, Patrick ne s’est pas amélioré avec le temps et continue de « marmonner » ses textes dans la suite des aventures, les Mystères de l’Amour.
Dans une émission de la chaîne IDF1, on peut découvrir la mère de Patrick Puydebat interrogée à ce propos par Linda Lacoste, une ancienne figure bien connue de la bande. Un brin moqueuse, l’animatrice raille son ex-collègue : « Le grand problème d’Hélène et les Garçons c’est qu’on a jamais compris ce qu’il disait… il n’articulait pas. » La mère de Patrick acquiesce et narre les soucis qu’a pu éprouver par la suite son fils au théâtre : « Au début on était obligé de lui dire : Patrick, doucement, ar-ti-cu-le. » A cet égard, la vidéo du bêtisier de la sitcom donne un aperçu des difficultés qu’a pu connaître Patrick en tant que apprenti comédien (il suffit de le voir s’évertuer à prononcer l’expression « new age » pour se faire une idée).
« JLA observait avec acuité nos comportements respectifs. Il a façonné nos personnages d’après ce que nous étions »
Ces défauts n’ont pas du tout affecté la hype Hélène et les garçons. Au contraire, la clé du succès se trouve dans cette formule-concept inventée en France par Jean-Luc Azoulay. Patrick, en bon soldat de la maison AB, y voit la raison de son succès : « Si on prend la définition de François Périer, je suis plus un acteur qu’un comédien, c’est-à-dire que je joue la situation avec ce que je suis. Je n’essaie pas de me déguiser, sauf extrême nécessité. JLA observait avec acuité nos comportements respectifs. Il a façonné nos personnages d’après ce que nous étions. Il voyait comment on « fonctionnait » et il écrivait à partir de là, sans doute pour que ce soit plus juste, plus naturel. C’est peut-être ce qui a fait le succès du genre. » Patrick est ainsi introduit dans la série tel qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses.
En outre, c’est la nature de sa relation avec Hélène Rollès qui a immédiatement façonné sa petite célébrité. Le couple idéal qu’il incarnait à l’écran suscitait l’intérêt des jeunes filles, persuadées que leur histoire d’amour était vraie. Patrick a pourtant raconté à la presse la difficile genèse du binôme : « Le fait de tourner ensemble peut favoriser la communication entre comédiens, et donc la rencontre et la naissance d’une amitié, mais si ça ne colle pas, si les personnalités s’affrontent, ça peut provoquer l’effet inverse ! Et c’est ce qui s’est passé avec Hélène et moi, au début. Chacun d’entre nous s’est mis, d’emblée, à détester les mauvais côtés de l’autre, sans essayer de voir au-delà. »
« Petit à petit, je me suis mis à voir les qualités d’Hélène, je me suis surpris à la trouver drôle, et même jolie ! »
Hélène et Patrick se sont ainsi détestés dès les premiers jours de tournages ! Heureusement, et parce qu’il fallait aussi et surtout offrir du rêve aux jeunes filles, les deux vedettes ont fini par s’apprécier : « Petit à petit, je me suis mis à voir ses qualités, je me suis surpris à la trouver drôle, et même jolie (sic) ! Ça laissait un sacré contraste avec l’inimitié du début, et on a commencé à se trouver plein de points communs, des idéaux semblables. En fait Hélène et moi sommes identiques sur le fond, et presque opposés sur la forme, et c’est ça qui nous a fait nous détester, les premiers mois. Puis on a commencé à se rendre des petits services, à se donner des conseils, à discuter énormément, on a partagé des petits dîners, des cinémas, des grandes ballades dans la nature et à force d’apprendre à se connaître, on a fini par devenir plus indulgents pour les petits défauts de l’autre, et même, par les trouver attendrissants. »
« Oui ils ont été ensemble pendant assez longtemps »
Patrick et Hélène ont-ils fini par vraiment sortir ensemble, comme les médias de l’époque l’ont souvent annoncé ? La presse people, à l’instar de Voici, a longtemps cherché à connaître la vérité, quitte à harceler les comédiens : « Un matin, un paparazzi nous a réveillés en nous insultant devant les fenêtres, pour nous faire sortir et pouvoir nous prendre en photo. »
Il n’y a pas vraiment de version officielle sur ce sujet. Récemment, Patrick a lâché le morceau à la télévision, tandis qu’Hélène ne s’est jamais prononcée sur le sujet, n’évoquant jamais sa vie privée dans les médias. L’ancien chef de plateau qui a travaillé pendant trois ans sur Hélène, Thierry Haddad, nous a confirmé ce que tout le monde pensait : « Oui ils ont été ensemble pendant assez longtemps. » En outre, Hélène a collaboré avec le frère de Patrick, Arnaud. Ce dernier a travaillé au sein d’AB productions et a réalisé une version du clip « Imagine » d’Hélène.
« Se retrouver au Mip-Tv à Cannes, entouré de gardes du corps, au milieu de 3500 fans qui veulent vous toucher, cela fait vraiment réfléchir »
Quoiqu’il en soit, cette histoire révèle que Patrick n’a pas été facile à vivre pendant les premiers mois du succès AB. Lui-même confiera plus tard avoir eu des difficultés à assumer sa starification, notamment auprès de la gente féminine : « Je n’ai jamais aimé le succès que nous avons eu auprès des filles. Certes, quand on fait ce métier, on se dit que ça peut arriver. Mais se retrouver au Mip-Tv à Cannes, entouré de gardes du corps, au milieu de 3500 fans qui veulent vous toucher, cela fait vraiment réfléchir. » Quand on lui demande s’il a eu la « grosse tête », Patrick ne nie pas : « Bien qu’ayant toujours été bien entouré, je ne pense pas y avoir échappé. On nous a tous mis sur un piédestal, tout le monde nous adulait tellement que cela a dû m’arriver. J’ai certainement dû me prendre pour quelqu’un d’important, malgré ce que je faisais. En même temps, j’ai assez mal vécu cette perte d’anonymat. Mais ce n’est pas très agréable de se promener dans la rue quand tout le monde connaît vos nom et prénom. »
Dans le reportage « Il était une fois les sitcoms », diffusé sur TMC en novembre 2011, on apprend que Patrick était en effet tellement insupportable qu’Hélène a tenté en vain de le faire virer. Ainsi, Patrick a lui aussi connu sa « Finlande ». Car le producteur, afin de punir ses comédiens, avait choisi ce pays pour se débarrasser des personnages jugés néfastes. Vis-à-vis de Patrick, Jean-Luc Azoulay décide néanmoins de prendre une sanction différente : il est envoyé réaliser son service militaire. Patrick se voit offrir la chance de se remettre en question. Il revient ainsi quelques épisodes plus tard, la queue entre les jambes. Et le public à l’époque n’aura pas vent de cette histoire.
« J’en ai profité comme tous les copains qui font mon métier »
Patrick avouera plus tard avoir aussi largement profité des avantages qu’a pu proférer cette soudaine célébrité, tout en relativisant l’étiquette de coureur qu’on lui colle à la peau : « J’en ai profité comme tous les copains qui font mon métier. » Mais en 2011, dans la Boite à questions du Grand Journal de Canal, Patrick confesse ce qu’il a pu faire de plus honteux grâce à sa notoriété : « Des dédicaces un peu trop chères payées… ! »
Il est difficile toutefois de porter un jugement entièrement négatif sur le comportement Patrick Puydebat au sein de ces folles années AB, car on ne mesure pas toujours aujourd’hui l’ampleur du phénomène Hélène. Le cultissime Jacky, dans un documentaire de l’émission Envoyé Spécial de 1993, ne disait pas autre chose quand il comparait la gloire des stars AB à celle des Beatles dans les 60’s. Il y pointait notamment le succès des comédiens mâles vis-à-vis des filles.
« C’est un rockeur, sorte de Kurt Cobain français, mais aux cheveux propres et sans la drogue »
Si le succès de Patrick Puydebat est indéniable dans les cœurs des adolescentes, c’est bien Sébastien Roch qui s’avère être la source principale et intarissable des fantasmes sexuels d’une génération. Le cas du personnage incarné par Patrick est différent. Il est lui aussi un rockeur, sorte de Kurt Cobain français, mais aux cheveux propres et sans la drogue. Néanmoins, ce qui fait son attrait, c’est la douceur qu’il dégage. Légèrement androgyne, Nicolas embrasse Hélène avec délicatesse et attention. Il tombe amoureux d’elle dès le premier épisode, mais ne la touche pas immédiatement. Illico, Nicolas entre en concurrence avec un autre chevelu, José, qui attire aussi Hélène.
Finalement, après un gros dilemme, Nicolas est l’heureux élu d’Hélène. La relation est sur-le-champ placée sous le signe de la complicité, de la tendresse et de l’affection. Quand Nicolas étreint Hélène, il le fait avec passion. A travers ce couple, nous sommes davantage dans le cadre de la chasteté et des câlins de la pré-adolescence que dans un contexte de jeunes adultes découvrant les plaisirs de la chair. Il est à cet égard difficile d’imaginer Nicolas prendre sauvagement Hélène sur le canapé du garage.
Ce constat est amplifié lorsqu’on compare le couple avec celui de Johanna et Christian, dans lequel la sexualité transpire à l’écran. Contrairement au « Cri-cri d’amour », Nicolas est un romantique et ne considère pas la femme comme un simple objet sexuel. Fidèle, il l’est plus ou moins.
Ainsi, quand il trompe « son » Hélène, c’est uniquement par la faute de femmes jugées diaboliques : la perfide Nathalie ou la cougar Arielle. Il est bien sûr à chaque trahison pardonné par la bienveillante Hélène. Et quand celle-ci le quitte pour le producteur Thomas Fava, Nicolas pardonne de la même façon. Le couple se reforme comme si de rien n’était. Hélène finit même par expliquer à ses copines qu’elle aimait toujours son Nicolas, simplement attirée par le producteur « comme un papillon par une lumière trop forte. » Plus tard, Nicolas va jusqu’à offrir une bague, symbole fort de fidélité et de promesse de mariage, même si l’union matrimoniale n’est jamais évoquée directement.
« Comme aux autres, on m’a proposé d’enregistrer des titres. Si vous saviez quels morceaux, vous comprendriez pourquoi j’ai toujours refusé. Je suis très mélomane. Chez moi j’ai l’intégrale de Miles Davies, des Pink Floyd… »
Nicolas est aussi un leader. C’est lui qui fonde le groupe de rock des « Garçons ». Le « lead guitar » compose aussi les musiques qui vont faire d’Hélène une chanteuse convoitée par les producteurs. Puis, la fiction dépassant comme toujours la réalité avec AB, les succès du personnage d’Hélène se confondent avec celui de la « vraie » Hélène Rollès.
En effet, la sitcom se révèle être un magnifique tremplin pour l’usine à tubes qui se développe au sein d’AB Productions. L’univers impitoyable du milieu professionnel de la musique est ainsi traité à travers une mise en abyme, pas très fine (Fava est le véritable nom de famille du producteur du label musique d’AB). Les histoires de contrats ou de « bandes master » vont se répéter sur de nombreux épisodes, plus le grand bonheur des fans du « jeu » de Patrick Puydebat.
De son côté, Patrick ne participe pas à cette folie musicale, contrairement à Hélène ou Sébastien Roch : « Comme aux autres, on m’a proposé d’enregistrer des titres. Si vous saviez quels morceaux, vous comprendriez pourquoi j’ai toujours refusé. Je suis très mélomane. Chez moi j’ai l’intégrale de Miles Davies, des Pink Floyd… » Un homme de goût, assurément, mais un choix étonnant. Car à chaque épisode, on pouvait l’observer en compagnie de son groupe « jouer » tout un tas de morceaux. Nicolas, (et sa guitare, instrument phallique par excellence) aurait probablement eu un grand succès. Au moins, Patrick s’est évité une casserole de plus à son C.V.
« Thomas Fava, le sida et un space cake… »
Patrick Puydebat a-t-il progressé au fur et à mesure des tournages d’Hélène ? Oui, assurément. Il est certes parti de loin, mais a indéniablement pris la mesure de son personnage. Avec la collaboration à l’écriture de la série d’ une certaine Emmanuelle Mottaz, la série a gagné en consistance et en profondeur. Si le couple qu’il forme avec Hélène évolue peu, Nicolas tire son épingle du jeu par le biais de son rôle de chef de bande.
Sa relation avec Christian, qui sombre progressivement dans l’enfer de la drogue, montre un Nicolas qui sait aussi hausser la voix et se battre pour la santé son ami. Prêt à tout pour sauver celui qu’il considère comme son « petit frère », il accepte sans broncher d’encaisser les coups (de battes de baseball), et n’hésite pas à partir à la chasse des dealers de la fac.
A la fin de la série, les événements tombent dans la spirale de la violence. Cherchant à dompter la critique, le producteur et ses scénaristes imaginent de nouvelles intrigues, centrées autour de l’inévitable Thomas Fava. TF1 a beau censurer les épisodes à l’époque, on a pu savourer, grâce aux multiples rediffusions, des scènes où Patrick peut montrer toute l’intensité de son personnage. Et Nicolas a un ennemi : le machiavélique producteur, dont l’arme absolue est sa maladie, le sida. En proie à des accès de pure violence, Nicolas perd son habituel flegme quand son Hélène est droguée à son insu au space cake. Impuissant, il détruit de rage le garage, et surtout, explose sa guitare, considérée comme le symbole de tous ses malheurs.
La fin de la sitcom confirme l’évolution de la nature du personnage de Nicolas : un jeune homme prêt à se battre pour l’honneur de sa « tribu », un justicier sans peur du danger. Ainsi, lorsqu’il apprend que Taxi a été battue, il n’hésite pas à mener son « gang » dans une baston générale pour sauver l’honneur de son amie. Dans les diverses suites d’Hélène et les Garçons, Nicolas aura toujours à cœur de protéger ses amis et de faire justice. Un véritable héros des temps modernes.
Nicolas sans son Hélène
En 1994, le succès d’Hélène commence légèrement à s’essouffler. Les fans demandent de la nouveauté et TF1 a montré des premiers signes d’agacement vis-à-vis des scénarios. Jean-Luc Azoulay tient alors une idée de génie : tout changer pour finalement ne rien changer. Il décide de mettre toute la bande dans une grande maison. Il change le nom du programme : le Miracle de l’Amour. Si ce titre est plus évocateur, il y a toujours un garage, toujours la même cafète, toujours des répétitions, toujours les mêmes rires enregistrés et les mêmes types d’intrigues. Si José prend définitivement la place de séducteur misogyne du Cricri d’amour, Nicolas ne change pas de personnalité.
Toutefois, très vite, un changement majeur apparaît. Hélène Rollès, épuisée, quitte la sitcom après seulement quelques épisodes, pour partir officiellement en tournée. Officieusement, elle est à la limite du burn-out après deux folles années médiatiques. Nicolas se retrouve donc livré à lui-même, sans sa moitié. Pourtant, la situation doit être temporaire, puisque le personnage d’Hélène ne fait que partir en Australie, afin de soigner sa grand-mère malade.
Encore une fois, Nicolas reste ce personnage qu’on a connu dans Hélène et les Garçons. Il incarne cet homme incroyablement fidèle, garant d’une morale fortement éprouvée dans la maison du bonheur, que ce soit par l’énergumène José ou l’hystérique Laly. Et ce qui devait arriver arriva : Hélène envoie une lettre de rupture dans laquelle elle lui annonce qu’elle le quitte pour un autre !
Chose impensable avant, mais que les fans doivent accepter tant bien que mal. On peut voir pour la première fois un Nicolas, dans une scène intense, pleurer comme jamais (et embrasser furtivement Laly !). Mais Nicolas ne change pas. Il se tient, tel un moine, fidèle à son idéal amoureux. Les scénaristes ont beau lui coller la perfide Linda dans les pattes, Nicolas ne cède pas et reste désespérément célibataire.
« AB m’a donné ma première chance, et j’ai tout appris sur le tas. Mais je veux aussi faire des choses par moi-même »
De même, ses vieux espoirs de devenir une rock star semblent appartenir au passé quand le producteur Bertrand Lelièvre, sorte de nouveau Thomas Fava sans le sida, débarque dans la vie du groupe. Nicolas, blasé par tous les échecs accumulés, semble être résigné. Domine alors chez lui l’idée que les « Garçons » resteront à jamais les gloires… de leur garage.
Finalement, l’aventure du Miracle de l’Amour s’achève prématurément pour Patrick Puydebat. Il quitte brutalement la série, car son personnage se décide enfin à rejoindre Hélène en Australie. Cette dernière s’est en réalité aperçue qu’elle aimait toujours son Nicolas. Ainsi, tout le monde est content. D’abord les fans, heureux d’apprendre que le couple phare est bien éternel. Mais aussi Patrick lui-même, las de camper son personnage : « Après ces trois années folles, j’ai eu besoin de voir clair (…) Il y avait longtemps que je vivais avec le personnage de Nicolas. J’ai envie de faire autre chose, d’évoluer vers quelque chose d’autre. AB m’a donné ma première chance, et j’ai tout appris sur le tas. Mais je veux aussi faire des choses par moi-même. »
« On était dans une cage dorée. Aujourd’hui on paie la note, et finalement, c’est de bonne guerre »
Patrick Puydebat disparaît alors des écrans radars. Il part en voyage, esquisse des projets. Mais l’étiquette AB Productions se révèle vite impossible à effacer. Elle est comme gravée sur son front. De plus Patrick a des problèmes financiers. En pleine gloire, il fanfaronnait à ce propos dans la presse : « L’argent ? Je le claque et je m’amuse. Il faut en profiter… » Mais les impôts le rattrapent, comme nombre de ses compères.
Pire, personne dans le milieu ne veut travailler avec le Nicolas d’Hélène et les Garçons, quelles que soient ses qualités, supposées ou réelles. Patrick a vite compris dans quelle galère il s’est retrouvé : « Jouer un seul et même rôle nous inscrit dans l’inconscient collectif comme un seul et même personnage. On est fiché, on a une casserole aux fesses, comme on dit vulgairement. » Il reconnaît néanmoins que c’est la douloureuse règle du jeu médiatique : « On a été choyés, planqués, on n’a pas été obligés d’assurer le quotidien du comédien qui doit écumer les castings. On était dans une cage dorée. Aujourd’hui on paie la note, et finalement, c’est de bonne guerre. »
La plus grosse difficulté pour un comédien marqué par un long passage dans la machine AB, c’est de franchir l’étape des castings : « J’ai rencontré Dominique Besnehard, l’agent des stars. Grâce à lui, j’ai passé des castings pour des grands rôles, notamment avec Téchiné. Tout se déroulait très bien jusqu’au moment où j’ai montré mon C.V. Ils n’avaient visiblement pas envie de prendre le risque d’afficher quelqu’un qui avait TF1 écrit sur le front avec, en plus, un produit pour ados. Je le dis sans amertume, je sais l’énergie, le temps et l’argent que nécessitent le temps d’un tournage d’un film. Alors prendre ce risque supplémentaire… »
« Le matin au réveil avec Philippe Vasseur, on ressemblait à Pierre Richard et Marie-Paule Belle »
Patrick n’a donc pas le choix. S’il veut travailler, gagner de l’argent et goûter à nouveau à sa passion, il doit se résigner à l’inévitable : revenir chez AB. N’ayant jamais craché dans la soupe, il est recueilli avec joie par Jean-Luc Azoulay, sur son nouveau projet : les Vacances de l’Amour. En effet, après s’être amusé à mettre tous ses comédiens dans la maison du Miracle, le producteur décide d’exiler sa joyeuse bande dans les Caraïbes. L’idée de reprendre son personnage de Nicolas n’a pourtant pas été facile pour Patrick, symbolisant d’une certaine manière un échec professionnel : « Le producteur de la série m’avait recontacté mais j’hésitais à revenir. Je n’avais pas envie de recommencer la même chose. Pourtant les tournages me manquaient. Et puis j’avais besoin d’argent. »
Mais Patrick a aussi de bonnes raisons de revenir dans la maison mère : le soleil et les potes. C’est en tout cas ce qu’il l’explique à la presse de l’époque : « Quand j’ai accepté, je ne savais absolument pas qu’il était question d’aller tourner en Jamaïque. J’ai retrouvé toute l’équipe avec un immense bonheur. Je partageais la même chambre que Philippe Vasseur et nous n’avons jamais autant ri. Avec l’humidité, nos cheveux avaient tendance à friser. Le matin au réveil on ressemblait à Pierre Richard et Marie-Paule Belle. »
Le retour de Nicolas au sein des Vacances de l’Amour est aussi l’occasion de faire évoluer le personnage. JLA s’inspirant toujours plus de la vie de ses comédiens, fait de Nicolas une sorte d’alter ego de Patrick. Une personnalité bien plus crédible à ses yeux : « Oui je m’appelle toujours Nicolas mais il a beaucoup changé. Après son départ, il a voyagé un peu partout et il a fini par s’installer en Jamaïque. Le petit étudiant bien rangé est devenu un véritable aventurier et j’en suis ravi car il me plaît davantage. Je me sens plus proche de lui. » En outre, Patrick a renouvelé sa propre image : « Oui j’ai changé ! Je suis plus respectueux de mon travail et de celui des autres. Avant je ne savais pas ce que voulait dire travailler et gagner sa vie (…) Je ne suis pas quelqu’un de sophistiqué, je ne suis pas du tout fashion victim. Mon personnage est devenu comme moi, un baroudeur. »
On retrouve ainsi un Nicolas nouveau. Barbe de trois jours, tenue d’aventurier de la jungle et nouvelle coupe de cheveux. Les autres héros de la bande sont venus sur cette île en vacances, ayant gagné au loto. Mais très vite, ils décident de s’installer dans ce paradis tropical, malgré le nombre incroyable de meurtres, de vols, de viols et même d’extra-terrestres dans cet univers insulaire. Le tournage en Jamaïque étant chaotique, JLA profite de l’état de paradis fiscal de l’île de Saint-Martin pour installer ce petit monde dans ce qui va devenir « Love Island ».
Côté cœur, Nicolas n’est plus avec Hélène. Celle-ci l’a finalement quitté après avoir été trompée, ce qui a irrémédiablement provoqué son exil dans cette contrée lointaine. Il vit seul dans sa cabane au bord de la plage, comme pour expier sa faute. Nicolas est dorénavant un homme nouveau. Fini le Nicolas fidèle et romantique, place au Nicolas qui doute, qui ne sait plus ce qu’il veut en amour. Plus encore, un Nicolas davantage occupé à défendre la nature contre la spéculation financière exercée par un Peter Watson, ou encore habité par le désir toujours plus fort de rendre justice sur une île en proie à une insécurité toujours plus forte.
Nicolas devient une sorte de super-héros, marin à ses heures perdues, et éternellement leader d’un groupe toujours plus soudé par les événements incroyables qui se déroulent sur cette île. Et surtout, Nicolas n’a plus comme horizon indépassable la seule Hélène, mais est en proie à la douloureuse incertitude qu’est l’amour. Celui pour Jeanne, l’autre femme de sa vie. Il finit par lui proposer de l’épouser romantiquement sur la plage, mais comme par hasard, Hélène revient. Le doute s’empare de Nicolas, qui révèle un nouvel aspect de sa personnalité : l’impossibilité de prendre des décisions en amour. Un classique azouléen.
« Comme je gueulais sur la qualité des textes de Vacances de l’Amour, j’ai voulu en écrire moi-même, faut dire qu’ils n’étaient pas très exigeants »
Par contre, en tant que comédien, Patrick est de plus en plus exigeant. Il se permet même d’égratigner la qualité de la série et tente de prendre des initiatives : « Comme je gueulais sur la qualité des textes de Vacances de l’Amour, j’ai voulu en écrire moi-même, faut dire qu’ils n’étaient pas très exigeants… J’ai vu la facilité avec laquelle je le faisais mais ensuite les textes étaient reformatés pour la série. Comme je n’arrivais pas à imposer ma patte, j’ai laissé tomber. Ça devenait de la coécriture et ça m’intéressait pas. »
Ce nouvel échec n’arrête pas Patrick. Conscient de ses qualités, il tente d’ajouter de nouvelles cordes à son arc. Comme personne ne veut lui donner sa chance, il décide de se donner lui-même les moyens de se produire. Il réalise ainsi le rêve de sa mère en écrivant et jouant une pièce de théâtre. Selon ses dires, celle-ci jouit d’un véritable succès et donne lieu à de nombreuses représentations. Univers radicalement différent puisqu’il campe un rôle de seigneur médiéval : « Je suis Gauthier II, roi de Bougredec. Un abruti infâme qui recherche sa promise alors que les Anglais attaquent son royaume. »
Patrick a donc été obligé de rester dans le giron de JLA : « Tu as beau définir tes priorités et connaître tes passions, t’as pas toujours les couilles pour te lancer. » Certes, la situation évolue, car la série se professionnalise. Les conditions de tournages s’améliorent et les personnages sont un peu plus fouillés : « Ce qui m’agace chez Nicolas, c’est le côté « un suppo et au lit ! » Mais dans la nouvelle version, il est un peu moins parfait et c’est tant mieux. »
Cette nouvelle implication dans les « Vacances » n’a pas forcément changé grand chose dans l’image qu’on peut avoir de Patrick, mais un ancien réalisateur, Fred Beraud Dufour, s’est exprimé très positivement sur le comédien : « Je peux affirmer que c’est un garçon dont il ne faut jamais sous-estimer l’intelligence. Un jour dans un épisode, je lui ai demandé de jouer une scène d’une façon un peu particulière, un peu atypique : il a refusé, assez fermement. J’étais un peu fâché. En fait il m’a expliqué de façon intelligente sa lecture de son personnage. Il m’a dit : « Moi ça fait des années que je vis avec ce personnage. Quand je sors du plateau, quand je sors dans la rue, je reste le Nicolas d’Hélène et les Garçons. Personne ne connaît mieux le personnage que moi et je vais t’expliquer pourquoi Nicolas ne ferait jamais ce que tu veux que je lui fasse. » Il m’a démontré qu’il avait une vraie distance et une vraie lecture de son personnage. Je pense que lui fait partie des comédiens qui ont été enfermé dans le carcan AB et qui auraient pu faire une autre carrière. Le destin, la vie en a fait autrement. »
Après le cinglant échec de la sitcom Le Groupe, la série des Vacances de l’Amour demeure l’unique production AB/JLA. Au début des années 2000, les derniers survivants d’AB sont tels les héros de Lost, coincés dans un univers parallèle, dans une île à des milliers de kilomètres de Paris, loin des moqueries et de l’ostracisme qui frappent ceux dont l’étiquette AB reste gravée sur le front. Mais l’aventure caribéenne finit à son tour par s’achever, après un dernier épisode assez désolant.
« Si j’avais fourni le travail nécessaire, j’aurais davantage tourné »
Fin d’une époque, fin d’un rêve qui s’est finalement transformé en cauchemar pour ces comédiens marqués à vie par AB. Des rôles qui sont devenus en quelque sorte leur propre cercueil professionnel. Patrick Puydebat ne fait pas exception, malgré une volonté de fer. En effet, le comédien n’abandonne pas et se lance dans une multitude de projets : écriture, production et réalisation. Une fois de plus, l’après AB s’avère compliqué pour Patrick. Revenant sur ces années de galère, Patrick raconte son chemin de croix : « J’ai créé ma boite de production. J’ai réalisé et vendu des courts-métrages, essentiellement pour 13ème Rue. Je l’avoue, cela n’a pas été très lucratif ! (…) Je ne peux pas dire que j’ai eu une traversée du désert, car je continuais de travailler malgré tout, mais il y a eu un gros moment de calme. J’ai pas mal ramé. »
Sans amertume, il défend son bilan mais pointe du doigt une réalité indéniable, celle de la dureté d’une profession envers lui. Mais il n’épargne pas sa propre part de responsabilité : « J’ai eu quelques rôles dans des séries télévisées telles que La Baie des flamboyants, Comprendre et Pardonner, R.I.S Police scientifique. Mais je suis très étiqueté. Beaucoup de portes se sont fermées à cause de mon rôle de Nicolas. C’est un peu le revers de la médaille… Camper le même personnage pendant douze ans est une chance, mais ça ne plaît pas trop à intelligentsia du cinéma. Cependant je suis le principal fautif. Je n’ai pas eu assez la rage pour décrocher des rôles. J’allais à chaque casting en dilettante. Si j’avais fourni le travail nécessaire, j’aurais davantage tourné. »
Jamais trop loin de la galaxie JLA, Patrick a collaboré au nouveau projet du producteur, IDF1 : « Jean-Luc m’a recontacté pour participer à la construction de la chaîne. Pendant deux ans, j’ai été le producteur exécutif de nombreuses émissions. » En 2008 et 2009, il assure de nombreuses heures d’antenne dont la plupart en direct. À cette époque JLA joue à 100% la carte de la nostalgie… Il fait ce qui lui a toujours réussi : du neuf avec du vieux ! Dans les costumes d’animateurs on retrouve donc une bonne partie des visages qui ont fait les grandes heures de TF1 dans les années 90 : Dorothée, Ariane, Jacky, Laure Guibert, Lynda Lacoste, Isabelle Bouysse, Laly Meignan et tant d’autres…
« La ligne éditoriale d’IDF1 ne me plaisait pas vraiment, j’ai préféré m’évader quelques mois en Indonésie où j’ai pu naviguer et faire de la plongée, mes deux passions. »
Si les débuts de la chaîne sont chaotiques, Patrick se démarque rapidement par sa capacité à réagir aux aléas du direct (les problèmes techniques étaient monnaie courante durant les premiers mois) et à interagir non sans humour avec les téléspectateurs (plus ou moins originaux !) participant aux jeux téléphoniques (vintages eux aussi : « Allo-à l’huile », « Ni oui-ni non »…). Un bêtisier fait honneur à cette période de la chaîne. Impliqué dans son travail il développe et anime des émissions ou rubriques de service s’éloignant de la ligne éditoriale nostalgique (pas totalement assumée), telle que « Avocats » durant laquelle le célèbre David Koubbi (entre autres) répondait aux interrogations juridiques des téléspectateurs, ou bien encore « Les correspondants », qui faisait intervenir via webcam et de manière récurrente quelques téléspectateurs préalablement sélectionnés afin qu’ils abordent l’actualité de leur ville francilienne.
Hyper présent à l’antenne avec jusqu’à trois émissions quotidiennes dont deux en direct, le « poulain » de JLA est aussi embarqué dans une improbable création JLA. Une mini sitcom, la bien nommée Pat et les filles, dont l’objectif est de raconter les vraies fausses coulisses d’IDF1. On peut voir un Patrick sous un autre jour, bien éloigné de l’image de Nicolas : un séducteur patenté, un tantinet looser auprès des femmes, de toutes les femmes. Diffusée pour la première fois de manière confidentielle sur IDF1, JLA y montre la véritable personnalité de son comédien fétiche, celui qu’on surnomme « Pat », tout en auto-dérision.
Néanmoins, l’aventure IDF1 est de courte durée. Patrick disparaît brusquement de l’antenne, d’abord suite à une blessure puis, après un bref retour, sans explication. On le reverra par la suite à quelques reprises sur la chaîne, mais le virage éditorial entamé par IDF1 fin 2009 (de la nostalgie aux télénovelas) ne semble pas lui convenir : « La ligne éditoriale ne me plaisait pas vraiment, j’ai préféré m’évader quelques mois en Indonésie où j’ai pu naviguer et faire de la plongée, mes deux passions. »
« C’était une envie de toute la bande. Nous ne nous sommes jamais perdus de vue. A chaque dîner, nous imaginions une suite aux Vacances de l’Amour sans jamais la concrétiser »
Après un projet professionnel douteux à Bali, Patrick se retrouve en France, sans dessein et sans argent. La société de production qu’il a fondé avec son ami Igor Butler (l’ex de Julie Caignault et ancienne vedette de la sitcom underground Seconde B) est en faillite depuis mars 2008. En outre, il l’admet lui-même, la production ne lui plaît pas.
Pourtant, chez feu Jean-Luc Delarue en 2006, il racontait encore (sans articuler) ses espoirs professionnels. Car l’envie de tourner est plus forte. Il parvient à convaincre son mentor de toujours, Jean-Luc Azoulay, de relancer la bande d’Hélène et les Garçons : « C’était une envie de toute la bande. Nous ne nous sommes jamais perdus de vue. A chaque dîner, nous imaginions une suite aux Vacances de l’Amour sans jamais la concrétiser. Mais à mon retour d’Indonésie en mars 2010, j’ai proposé un déjeuner à Jean-Luc Azoulay. Je lui ai fait part de notre motivation. Et quatre mois plus tard, nous tournions les Mystères de l’Amour à Paris. » Il est vrai que l’équipe d’Hélène a toujours été très différente des autres collectifs de sitcoms AB. De vraies amitiés se sont forgées au cours des centaines d’épisodes tournés.
Le fait d’avoir tourné dans les Caraïbes a certainement amplifié les liens entre les comédiens. Pour Patrick, les multiples mésaventures ont aussi solidarisé le groupe : « On sort d’années glorieuses avec soixante personnes autour de nous toute la journée et du jour au lendemain, on se retrouve seul ! Alors, avec les copains, on s’appelait et on se racontait nos galères respectives (…) Nous sommes encore plus copains dans la vie que dans la série. Ça fait vingt ans que nous nous connaissons. A l’époque des Vacances de l’Amour, nous vivions tous ensemble. Forcément il y a eu quelques engueulades, mais nous restons très soudés. Nous nous suivons dans tous les événements de la vie. »
« Je ne crois pas que ça intéresse quelqu’un. JLA aime les histoires de cœur, les histoires fortes. Et je ne suis pas sûr que ça intéresse les chaînes »
Pourtant Patrick n’a pas toujours cru qu’une telle idée puisse être possible. En effet en 2006, il expliquait à un journaliste lui demandant si un retour était prévu, que « Ce genre d’histoire est sympa à faire avec de jeunes gens. » Il ajoutait, fataliste : « Les trentenaires et plus, c’est un autre univers (…) Je ne crois pas que ça intéresse quelqu’un. JLA aime les histoires de cœur, les histoires fortes. Et je ne suis pas sûr que ça intéresse les chaînes. » Il parait très probable cependant que JLA avait déjà à l’esprit de reformer la bande d’Hélène et les Garçons.
Le timing semble en effet parfait : la génération Y qui a grandi avec le Club Dorothée est devenue en grande partie trentenaire. La nostalgie du passé immédiat est encore plus prégnante pour cette génération qui cherche à se réfugier dans une enfance idéalisée. Le phénomène AB Productions ne pouvait passer à côté de ce mouvement générationnel.
Déjà le succès du blog de Fabien Remblier avait montré un réel intérêt. Sur internet, d’innombrables sites ont fait perdurer le mythe. De nombreuses émissions ont consacré des reportages aux anciens d’AB. Enfin, les multiples et incessantes rediffusions des sitcoms (sur AB1 et la TNT) ont fait qu’en réalité, les comédiens n’ont jamais vraiment quitté nos écrans. Patrick Puydebat et Jean-Luc Azoulay ont simplement saisi les enjeux autour d’un probable revival AB. L’annonce du retour des héros d’Hélène a été ainsi massivement relayée par la presse et sur internet.
« Nous exerçons un métier très bizarre. On peut être persuadé du succès d’un projet et se crasher. Concernant la série ça marche ! C’est tant mieux que cela continue. C’est une histoire sans fin ! »
Puydebat peut alors exulter, car il a réussi un grand coup : « Nous exerçons un métier très bizarre. On peut être persuadé du succès d’un projet et se crasher. Concernant la série ça marche ! C’est tant mieux que cela continue. C’est une histoire sans fin ! » Les Mystères de l’Amour sont alors comme une sorte de rente à vie pour ces comédiens, une sorte de bail cosigné avec un public qui en redemande.
C’est la chaîne TMC qui décroche la série. Celle-ci y gagne un public fidèle et actif sur les réseaux sociaux. Patrick a sa propre analyse du succès de la série : « C’est une comédie de mœurs. Les scènes d’action servent à dynamiser les épisodes afin d’éviter de ne faire que de la comédie pure. Il y a des choses que l’on n’a pas trop changées. Cette recette où l’on passe du rire aux larmes, de l’action à des scènes de tendresse. Ça marche très bien parce qu’il y a un petit peu de tout donc tout le monde y trouve son compte. »
Quant au personnage de Nicolas, il est à la fois le même et a beaucoup changé. D’abord, c’est la question autour de son couple avec Hélène qui suscite le plus d’attention. On apprend qu’à la fin des Vacances, il est retourné avec Hélène à Paris. Mais dès le premier épisode des Mystères de l’Amour, on s’aperçoit qu’elle n’est plus là. Il faut patienter quelques épisodes pour revoir enfin Hélène, flanqué d’un nouvel amoureux, l’ex philosophe Philippe Daubigné !
Il conviendra d’attendre la saison suivante pour découvrir que le couple mythique s’est une nouvelle fois séparé. La cause ? Une sombre histoire d’enfant, sans autre précision (un avortement ?). Maudit, Nicolas semble cette fois avoir définitivement perdu les deux amours de sa vie, Hélène et Jeanne (qu’il croit morte).
« Nicolas c’est le meilleur ami de tout le monde, il est gentil, droit, honnête… C’est quelqu’un qui n’existe pas ! »
On le retrouve alors habitant dans une péniche, vivant une délicate romance avec une tenancière d’une boîte de strip-tease, la machiavélique Ingrid. Mais ô surprise, Jeanne revient d’entre les morts. La vie de Nicolas est une fois de plus de bouleversée. Embarqué dans les galères quotidiennes des aventures de Jeanne (des histoires de dealers colombiens), Nicolas (ou « Nico ») n’a plus rien à voir avec le jeune homme symbolisant la stabilité et la fidélité.
Bien au contraire, Nico représente le cas typique du quadragénaire incapable de construire une relation sentimentale. Tout en sortant de nouveau avec Jeanne, il trouve le moyen de la tromper en cédant au démon de midi avec une jeune pétasse de vingt ans, Fanny. Jeanne a beau pardonner cette tromperie, Nico ne parvient pas à se débarrasser de la petite pétasse. Préférant anticiper, Jeanne quitte Nico en lui annonçant un « break ». Ce dernier en profite pour retenter sa chance avec Hélène, sans résultat. Jeanne revient, enceinte. Nico lui fait alors une seconde demande en mariage, qui échoue après la fausse couche de Jeanne…
« Nicolas c’est le meilleur ami de tout le monde, il est gentil, droit, honnête… C’est quelqu’un qui n’existe pas ! (…) Mais il est moins sage et moralisateur : je le réclamais depuis longtemps »
Si Nico est dorénavant faible face à la gente féminine, il reste avant tout un homme d’action : « Il est peut être un petit peu plus dilettante, un peu moins concerné. Il est toujours aussi efficace dans l’action mais il va plutôt engueuler ses potes lorsqu’ils ont des problèmes au lieu de les plaindre. C’est quelqu’un sur qui on peut compter. » Patrick semble apprécier son personnage, mais il n’est pas dupe et se moque gentiment : « C’est le meilleur ami de tout le monde, il est gentil, droit, honnête… C’est quelqu’un qui n’existe pas ! (…) Mais il est moins sage et moralisateur : je le réclamais depuis longtemps. »
Ainsi, les dernières saisons des Mystères de l’Amour s’avèrent être extrêmement délicates pour Nicolas. Au fond du trou, il en vient même à tomber sous le charme de la jeune sœur de Bénédicte, Aurélie. Désormais homme « cougar », Nico n’en oublie pas cependant de forniquer avec Ingrid quand ses besoins se font pressants. A l’instar de Christian, Nico se sent vieux, usé, gras, et vit une sexualité de quadra perturbé… comme dans la vie de Patrick ? On est en droit de se poser la question à la lecture des différentes interviews du comédien.
« Oui, j’ai la petite brioche de la quarantaine »
En outre, il n’est pas utile de rappeler l’utilisation systématique de la vie privée des comédiens dans l’écriture des scénarios. De ce fait, on peut lire Patrick peu avare en confession, s’exclamer dans la presse : « Je suis alcoolique ! Non, plus sérieusement, je traîne mon célibat comme un boulet. Je suis seul au monde (….) Oui, j’ai la petite brioche de la quarantaine. Je suis obligé de faire de plus en plus attention à mon poids, moi qui ait un bon coup de fourchette et disons, le coude léger. »
La vie sentimentale décousue de Patrick fait alors les choux gras des tabloïds. Au « palmarès » de Pat’, on décompte beaucoup d’anciennes comédiennes : Mélanie Angelie ou encore Delphine Chanéac, avec laquelle Patrick a vécu une tumultueuse relation et un film en commun : L’R2 rien. Autant d’échecs dont Patrick retira quelques années plus tard un constat amer : « Je préfère les mannequins. Les comédiennes ont un ego surdimensionné. Il faut éviter de sortir avec des filles qui ont le même métier que vous, cela engendre une jalousie… tout devient conflictuel. »
JLA semble s’amuser de la vie chaotique de son comédien, un cobaye idéal pour ses scénarios de plus en plus délirants. A cet égard, il est tentant de faire allusion à l’épisode mythique « Coups de folies », dans lequel Nico et José s’avouent leurs sentiments et…. couchent ensemble !
« On a donné un coup de pied dans la fourmilière. Pour nous ça a été jubilatoire de sortir de nos personnages. Mais je l’avais bien cherché (…) Quand on discutait avec JLA, je l’encourageais à aller vers des scénarios insolites »
Un épisode qualifié par JLA « d’ovni », écrit pour apporter un vent de folie dans une série qui en manque parfois cruellement. Un épisode qui a beaucoup amusé Patrick, pas vraiment innocent dans cette affaire : « On a donné un coup de pied dans la fourmilière. Pour nous ça a été jubilatoire de sortir de nos personnages. Mais je l’avais bien cherché (…) Quand on discutait avec JLA, je l’encourageais à aller vers des scénarios insolites. » Le buzz a en tout cas amplement dépassé les espérances : « On n’a pas été déçus du résultat et même si le public s’est montré un peu choqué, il a su en rire et comprendre le second degré de cette série. »
Dernier grand changement non négligeable dans la vie de Nicolas, la saison 5 des Mystères de l’Amour a fait de lui un… papa. La mère n’est ni Hélène, ni Jeanne, mais une certaine Audrey McAllister…. une ex rencontrée sur Love Island. Audrey est un personnage machiavélique à souhait, un requin de l’immobilier capable du pire par désir (elle cache ainsi à Nicolas le retour d’Hélène qui était tombée d’un bateau). Mais Audrey a changé de vie dans les « Mystères ». A la surprise générale, elle apprend à Nicolas qu’il a un fils, prénommé Nicky. La vie de Nico est alors totalement chamboulée.
Hélène et Nicolas, l’amour impossible ?
Mais le Nicolas, que les jeunes vierges des 90’s idéalisaient en regardant Hélène et les garçons, a décidément trop changé. La paternité a des effets limités sur sa libido. Ingrid, toujours plus amoureuse de lui, se met en tête de l’empêcher de vivre une vie de famille avec Nicky et sa mère. Grâce à ses réseaux dans le joyeux univers de la prostitution, elle échafaude un plan digne d’une télénovela : elle fait kidnapper Audrey, puis l’expatrie dans un bordel en Colombie. Nicolas, une fois de plus désespéré, finit par se laisser consoler dans les bras d’Ingrid, sans éprouver de sentiments pour elle. Puis il finit par tomber sous le charme d’une nouvelle femme, Marie, une « fliquette » rencontrée suite à l’accident de José en voiture.
La vie sentimentale de Nicolas est donc un enjeu majeur de l’histoire des Mystères de l’Amour. Celui qui n’avait qu’Hélène à la bouche est désormais dans l’incapacité à prendre une décision sur l’identité de la future femme de sa vie. Il subsiste inévitablement l’épineuse question du couple Nicolas & Hélène. Certains se souviendront que JLA a terminé les Années Fac en « happy end », par l’annonce du mariage entre Jérôme et Justine, le couple historique de la série. Pourtant, Hélène s’est de son côté engagée avec le fameux Peter Watson, l’homme d’affaire devenu un « gentil ».
« On a dépassé le stade du produit audiovisuel, on est dans l’aventure humaine. On continue à se regarder d’un air candide en se demandant ce qu’on fait encore là, vingt après ! «
Vis-à-vis de Peter et Hélène, Nico est à la fois jaloux et heureux pour sa « meilleure amie ». Pour autant, Nico sait aussi reconnaître les qualités de Peter et cultive une véritable estime pour son rival (ainsi qu’une vraie amitié en dehors des tournages). On ne sait au final si Nicolas et Hélène vivront à nouveau une histoire d’amour. Il est évident qu’une partie du public, forcément nostalgique, souhaite un tel dénouement.
D’autres au contraire considèrent que ce couple a largement fait son temps, et apprécient l’évolution d’une Hélène sexuellement épanouie avec Peter. Pour autant, personne ne connaît le futur et surtout, les « mystères de l’amour » échappent à tout le monde, sauf à Jean-Luc Azoulay bien sûr…
« Ça dure depuis la fin d’Hélène et les Garçons, j’ai des TOC. C’est ce que les médecins appellent « le syndrome du sitcom ». Dès que j’ai une grosse émotion, j’entends des jingles, des rires enregistrés, ce genre de trucs… c’est pas grave hein. C’est juste pénible. »
Patrick, Nicolas. Une vie pour un rôle. A la fois chance et malédiction. Conscient de cette dichotomie, le comédien déclarait peu après les premières diffusions des Mystères : « On a dépassé le stade du produit audiovisuel, on est dans l’aventure humaine. On continue à se regarder d’un air candide en se demandant ce qu’on fait encore là, vingt après ! «
En 2012, Patrick Puydebat a participé à un court métrage hilarant : Bienvenue Aux A.A. (ndlr : aux « acteurs anonymes »). Il y joue son propre rôle, celui d’un comédien addict aux sitcoms et qui se soigne grâce à une thérapie de groupe. On peut le voir en en compagnie d’autres comédiens, qui cherchent aussi à se défaire de leur image (Plus belle la vie, Une Famille formidable, Sous le soleil).
Ce court métrage permet à Patrick de décrire sa vie post-sitcom, avec un humour décapant : « Ça dure depuis la fin d’Hélène et les Garçons, j’ai des TOC. C’est ce que les médecins appellent « le syndrome du sitcom ». Dès que j’ai une grosse émotion, j’entends des jingles, des rires enregistrés, ce genre de trucs… c’est pas grave hein. C’est juste pénible. »
La scène de casting est fabuleuse. Elle nous offre un rapide et crédible aperçu de ce que chaque comédien étiqueté AB a pu vivre : se faire appeler par le prénom de son personnage et surtout, les inévitables moqueries (« ah bah ouais Nicolas, t’es pas à la cafète là ! »). Patrick prouve une fois de plus sa capacité à rire de lui-même. Et c’est sûrement pour ça qu’il est très difficile de ne pas l’apprécier, quoiqu’on puisse penser de l’homme.
Bibliographie à propos de Patrick Puydebat. Tous les propos de Patrick Puydebat cités dans cet article ont été piochés sur ce site, la référence en matière d’archives AB.
– La fabuleuse histoire de Hélène et les Garçons, Dorothée magazine n°141, 2 Juin 1992.
– Patrick Puydebat : ses rêves, Dorothée Magazine n°147, 14 Juillet 1992.
– Les secrets de tous les héros, Télé 7 jours n°1691, Octobre 1992.
– P. Puydebat : au début, je ne pouvais pas sentir Hélène, 7 extra Avril, 1993 juin.
– Une journée de tournage avec Hélène et les garçons, Télé club Plus n°11, Juillet 1993.
– Qui flirte avec qui ?, 7 extra, 18 Août 1993.
– Qui es tu Patrick Puydebat ?, Dorothée magazine, 16 Novembre 1993.
– Patrick Puydebat : Je suis un fêtard, Star Club, Décembre 1993.
– Ils sont devenus inséparables, Télé Club Plus n°24, Août 1994.
– Patrick et les filles, Télé Club Plus n°25, Septembre 1994.
– Leur vie a-t-elle changé ?, Télé club Plus n°25, Septembre 1994.
– L’univers impitoyable des séries TV, Voici n°366, 14 novembre 1994.
– Le miracle de l’amour, Vedettes Plus HS n°1, Décembre 1994.
– Quoi de neuf Patrick Puydebat ?, Dorothée Magazine n°273, Décembre 1994.
– Le miracle de l’amour : La nouvelle série, Télé Club Plus n°28, Décembre 1994.
– Puydebat, Télé star Décembre 1994.
– 3 ans déja, Télé Club Plus n°38, Octobre 1995.
– Quoi de neuf Nicolas ?, Dorothée Magazine, 14 mai 1996.
– Patrick Puydebat : son astro, Télé Club Plus n°46, Juin 1996.
– Ses coups de coeur et ses coups de gueule, Télé Club Plus n°46, Juin 1996.
– Une journée dans l’intimité des comédiens de LVDLA, Télé Club Plus n°47, Juillet 1996.
– L’été en beauté, Télé Club Plus n°48, Août 1996.
– Patrick le Robinson de l’amour, Télé Club Plus n°51, Novembre 96.
– P. Puydebat sur scène sera un roi du Moyen-Âge, Télé star, 28 Décembre 1996.
– Patrick Puydebat tente d’échapper à Nicolas au théâtre, Télé 7 jours, Août 1997.
– Patrick Puydebat retrouve Hélène aux Antilles, Télé Loisirs, Janvier 2000.
– J’ai arraché les vêtements d’Hélène avec mes dents, Télé Club Plus n°95, Juillet 2000.
– Patrick Puydebat : C’est Hélène que je vois le moins, TV Grandes chaînes, Juin 2004.
– Patrick Puydebat : Les états d’âme de la star des ados, Ciné TV Revue, Février 2006.
– Les zappés de la télé, Bon week, 28 septembre 2006.
– Après 10 ans de sitcom, on est boudé par le milieu, Closer, Mars 2007.
– Patrick Puydebat : Une terrible rupture !, Ici Paris, Février 2009.
– Le retour des vacances de l’amour, Ciné TV Revue, Août 2010.
– Hélène et Nicolas à nouveau réunis, TV Magazine, 30 janvier 2011.
– Hélène et les garçons 20 ans plus tard, Télé Poche, Février 2011.
– Les mystères de l’amour, Télé Magazine, Février 2011.
– P.Puydebat : Je suis célibataire et sans enfants, Ici Paris, Avril 2011.
– P. Puydebat : On commence le tournage de la saison 2, Public, Mai 2011.
– Les acteurs des mystères de l’amour face à nos lecteurs, Nice matin, Juin 2011.
– P. Puydebat : S’il le faut on fera l’hospice de l’amour, Métro, 11 octobre 2011.
– Patrick Puydebat : Hélène est une amie, Télé star, Novembre 2011.
– P.Puydebat : Nicolas a évolué, Le Courrier des Yvelines, Mars 2011.
– Patrick Puydebat fan d’Hélène, République du Centre, Août 2012.
– C’est une histoire sans fin, Le petit niçois, Octobre 2012.
– Vous n’en avez pas marre ? Patrick Puydebat, Télé poche, Février 2013.
– Tourner une scène d’amour avec José a été une bonne partie de rigolade, Closer, Novembre 2013.
– Le camping c’est pas mon truc, Public, Janvier 2014.
– En amour je suis compliqué, Public, Mars 2014.