J’aime être étonnée par les autres, mais aussi par moi-même. Parfois, je suis surprise d’avoir fait quelque chose dont je ne me savais pas capable. C’est un sentiment très agréable.
Virginie, à Télé Club Plus.
Au moment où elle fait sa première apparition en 1993, dans la sitcom Premiers Baisers, Virginie a la lourde tâche de succéder à Debbie, la cousine de Justine. Son interprète, la médiocre Rebecca Dreyfus, a vu en effet son contrat expirer. Avec les départs conjoints des sœurs Ever, elle laisse un grand vide, que Virginie a pour tâche de combler. Simplement nommée Virginie dans la série, elle devient immédiatement un personnage principal au sein du triumvirat féminin, au côté de Magalie Madison et Camille Raymond.
Quand elle débarque dans la cafète lors des dernières secondes de l’épisode « Solitudes », Virginie n’a que quatre mots à prononcer : un « bonsoir », puis un « merci », suivis de deux « bonjour ». Mais la tension est déjà palpable. Le sourire est crispé. Virginie tremble de tout son corps. C’est bien sûr son tout premier rôle. On peut retrouver dans un Dorothée Magazine ce que Virginie a pu ressentir lors de ses délicats débuts : « Je me sens beaucoup plus à l’aise qu’au départ, sur le plateau et dans la peau de mon personnage. Quand je suis arrivée de Toulouse, je sortais à peine du cocon du lycée et des copains. Le fait de travailler avec des adultes m’a permis de beaucoup mûrir. Et comme je prends des cours de théâtre, le fait de tourner me permet de mettre en pratique ce que j’apprends en cours. » [1]
C’est en fait par un hasard de la vie que Virginie devient comédienne. La « presse AB » de l’époque s’en délecte et entretient volontairement le mythe [2] : « Virginie avait deux rêves : restaurer des tableaux et devenir comédienne. Elle venait juste de passer le bac quand le facteur lui a apporté une drôle de lettre : c’était un magazine qui lui apprenait qu’elle venait de remporter un concours de mannequin (du magazine « 20 ans », ndlr). Double surprise pour Virginie, qui n’était au courant de rien ! Sa belle-mère avait envoyé sa photo sans le lui dire. Voilà comment la jolie cousine de Justine a fait ses valises et quitté sa Toulouse natale pour aller tenter sa chance à Paris. Et la chance, justement, l’y attendait…»
L’arrivée de « Miss Cassoulet »
Ainsi fraîchement débarquée dans la capitale, Virginie se met en quête de travail. Mais la vie n’est pas rose dans les premiers mois. Bien qu’issue de la bourgeoisie toulousaine [3], Virginie doit assumer par elle-même ce choix de vie. Indépendante et déterminée, elle tente de jongler entre ses cours et le travail : « Inscrite à l’école du Louvre et dans un cours d’art dramatique, Virginie commence à jongler avec un emploi du temps chargé, passant sans respirer de ses cours aux séances de pose auxquelles son agence de mannequin l’envoie régulièrement. Difficile de faire front. La jeune fille renonce donc à ses cours d’histoire de l’art pour se consacrer exclusivement aux photos et aux castings. C’est ainsi qu’elle obtient un rendez-vous pour un bout d’essai à AB productions. Mais elle arrive très en retard, à la fois furieuse et désespérée, certaine de n’avoir plus aucune chance de décrocher un rôle. Pourtant elle a tort de s’en faire, car elle apprend qu’elle a été choisie ! Folle de joie et d’inquiétude, Virginie passe la nuit précédant le premier jour de tournage à se tourner et se retourner dans son lit, répétant inlassablement la seule phrase qu’elle aura à prononcer le lendemain (sic). Et arrive, morte de trac, sur le plateau. Essai concluant ! »
C’est de cette manière que Virginie démarre son aventure au sein de l’équipe de Premiers Baisers. Tradition AB oblige, elle provoque en tant que toute dernière arrivée l’ébullition au sein du personnel masculin. Elle devient ainsi la nouvelle coqueluche des garçons, et donc naturellement la nouvelle ennemie d’Isabelle, la peste de service. Draguée outrageusement par le binôme Luc/Jérôme, elle se voit gratifier du surnom de « Miss Cassoulet » par le duo maléfique Isa/Céline, jaloux de son succès.
Face aux avances, Virginie finit par céder : elle tombe amoureuse de Jérôme, le petit ami de sa cousine ! Mais cette relation quasi incestueuse n’est pas sans poser problèmes. Car Annette veille au grain. Et parce que surtout, Virginie avoue avoir des remords vis-à-vis de Justine. Un temps poussée dans les bras du ringard Jean-François, Vivi finit par gagner le droit, concédé par Annette, de flirter avec Jérôme. « Jusqu’au retour de Justine », s’entendent toutefois les deux tourtereaux, sous la forme d’un accord tacite. Et effectivement, quand Justine rentre définitivement des États-Unis, Virginie s’efface avec dignité, mais non sans quelques pleurs.
La cousine, qui a su en quelques épisodes charmer Jérôme (là où une Debbie a complètement échoué, sur 75 épisodes !), prouve par cet acte honnête et courageux qu’elle a toute sa place dans la bande. A l’inverse, la grande perdante de ce retournement de situation est Céline, sortie un temps avec Jérôme. Elle est désormais blacklistée, obligée de rejoindre le camp ennemi, celui d’Isabelle. Ayant définitivement tourné la page Jérôme, Virginie jette son dévolu sur l’autre garçon amoureux d’elle, Luc. Ce sera l’une des plus importantes, mais aussi tumultueuses, histoires d’amour de la trilogie Premiers Baisers. Un couple mythique à ranger au côté de celui formé par Justine et Jérôme.
« Je cherche à cultiver mon personnage de Virginie »
« Je cherche à cultiver mon personnage de Virginie », déclare-t-elle, dès sa première interview à la presse. La personnalité de Virginie reste en effet encore floue lors de ses débuts. Un aspect retient toutefois très vite l’attention : sa gentillesse. Vite devenue la nouvelle « meilleure amie » d’Annette, elle s’intègre avec humilité et sagesse au sein de la famille Girard. Son amour avec le beau Luc semble idyllique.
Pourtant, Virginie est vite victime de sa naïveté face à des concurrentes qui se multiplient. C’est le cas de la très malsaine Valentine, qui pendant cinq épisodes, parvient à semer la discorde avec son amie Annette, tout en séduisant son mec. Manipulatrice hors pair, elle réussit à lui piquer Luc. Virginie est décidément trop candide. Heureusement, comme il y a toujours une justice chez AB, la méchante est punie. Son petit jeu est révélé. Punie, elle est enfermée dans les chiottes de l’Alfredo’s. Quant à Virginie, elle roucoule de nouveau avec son Luc, comme si de rien n’était.
Luc et Virginie semblent alors promis à un bel avenir. Ils décident même de se fiancer en secret ! Mais Annette, de plus en plus intrusive dans la vie des autres, gâche leur petite cérémonie en les espionnant. Le têtard à lunettes est en effet persuadé que le jeune couple va « passer à l’acte ». Elle se donne alors pour mission de les empêcher de commettre le péché suprême ! Ironie de l’histoire, Luc et Vivi, enfermés dans la chambre de Jérôme, n’ont pas pour projet immédiat de pratiquer la fornication. Seulement de s’échanger d’innocents vœux de fiançailles… Malheureusement, après ce fâcheux épisode, la vie sexuelle du jeune couple n’est plus évoquée par la suite. On sait juste que Virginie est vierge, visiblement sage comme une image.
Mais les ennuis vont s’accumuler pour Virginie. Tandis que son couple avec Luc bat de l’aile, elle subit une atroce tentative de viol, par un lycéen. Elle rentre chez les Girard, les habits déchirés, et s’en va pleurer dans les bras de Marie : « On était tous les deux seuls dans les champs, en pleine campagne. Et il a tenté de me violer (…), quand il a essayé de m’embrasser, je lui ai donné un gros dans le ventre, et je suis partie dans le champ ». Heureusement, tout est vite réglé, grâce à la justice expéditive menée par Jérôme, défendant l’honneur de la cousine de sa nana. Un Jérôme à l’apogée de sa virilité, réconciliant une Virginie effondrée et honteuse.
Une autre crise advient lors de l’arrivée d’un certain Anthony. Virginie tombe sous le charme de ce beau brun ténébreux, tout droit débarqué de son Havre natal. Luc, pas stupide, se rend compte de la situation, bien aidé par les dires d’Isabelle. Les deux bellâtres s’affrontent alors dans la cafète : Luc donne un coup de poing dans le ventre d’Anthony, qui reste de marbre. Encore une fois, tout va bien se terminer. Virginie reste finalement avec son Luc, tandis que Luc et Anthony débutent une grande histoire d’amitié.
Virginie versus l’Australienne
C’est à cause de Linda (Lacoste) que le couple finit par exploser dans Premiers Baisers. Tout commence par un scénario classique chez AB : Luc écrase avec son scooter la jeune femme. Il l’emmène à la cafète (chez AB, on ne va jamais à l’hôpital après un tel accident) et lui offre un pot. Apprenant qu’elle est mannequin professionnelle, il a le véritable coupe de foudre pour cette Australienne. Il mène alors une double vie, mais comme toujours [4], finit par se faire coincer par l’inévitable Isabelle, lorsqu’il embrasse son australienne à la cafète.
C’est un véritable coup de massue pour Virginie, qui se voit concurrencer par une femme plus âgée, contre laquelle elle n’a, selon ses dires, « aucune chance de rivaliser. » Virginie prend alors conscience qu’elle n’est encore qu’une gamine. Avec Annette, elle entreprend un relooking total, afin d’être « plus femme et plus sexy. » L’effet est intéressant à double titre. D’un côté, son personnage évolue enfin, franchissant une étape clé de l’adolescence. Mais surtout, il permet au téléspectateur de s’identifier à Virginie, car le public (féminin) a lui aussi grandi depuis les débuts de la diffusion de Premiers Baisers.
Si les nouvelles fringues de Virginie choquent la pudeur de Monsieur Girard (il trouve sa nièce « quoisiment (sic) nue »), et perturbent les figurants mâles de la cafète, ses effets sur Luc sont par contre inexistants.
Ce dernier semble visiblement préférer les flippers aux chemisiers transparents. « A croire qu’ils sont plus intéressants que moi, hein Luc ? », se désole alors Virginie, devant son petit ami « flipperophile ». Heureusement, Annette intervient et réussit à détourner Luc de son flipper. Ce dernier plonge alors littéralement sa tête dans le décolleté de Virginie. Car oui, Luc est finalement resté son petit ami. Pas pour ses chemisiers transparents, mais par pure culpabilité. Sa liaison subversive a en effet failli coûter la vie à Isabelle. Cette dernière, en voulant photographier le baiser de Luc et Linda, est renversée par une voiture en tentant de fuir un Luc fou de rage : « Isabelle, lâche ton appareil, tu es folle ! »
Mais Luc a toujours des sentiments pour Linda. Le flipper n’était qu’un prétexte, il n’aime plus Virginie. Luc se retrouve dans un beau merdier, typique de Premiers Baisers : il doit choisir entre deux femmes. Mais contrairement à Jérôme, dont le cœur balance indéfiniment entre Justine et Géraldine, Luc fait son choix. Ce sera l’Australienne.
Il confesse alors à Jérôme qu’il considère en réalité Virginie comme sa « petite sœur ». Aidé par son pote qui lui prête régulièrement sa chambre de bonne, Luc fait l’amour à Linda et lui déclare sa flamme. Mais Luc n’est pas très courageux. Il n’ose pas avouer à Virginie son choix et opte pour le mensonge. Toutefois, le secret est impossible à garder, avec la perfide Isabelle dans les parages. Pourtant, elle lui a promis de ne rien dire (elle s’est temporairement autoproclamée « gentille » depuis son retour d’accident). La peste décide néanmoins de passer à l’action. Elle envoie son esclave Jean-François révéler la supercherie à Virginie, après quelques épisodes sous haute tension. La promesse d’Isabelle est tenue, elle n’a rien dit : c’est Jean-François qui a balancé l’info.
Virginie et les losers
Cette fois, Virginie se retrouve bel et bien célibataire. Résignée, elle décide de se consacrer uniquement à ses études. Devenue un cœur à prendre, Virginie est constamment harcelée par les pseudos beaux gosses peuplant la cafète, à l’image d’un certain Yvan (Igor Butler), qui prend râteaux sur râteaux. Oui, Virginie n’aime pas les « dragueurs », et elle l’assume.
Virginie est aussi la proie de tous les freaks de la sitcom : Ary, Blaise et Hervé, mais aussi celle du célèbre François. Revenu une dernière fois en tant que guest, il tombe lui aussi sous le charme de la toulousaine…
Comme autrefois avec Hélène, François sort le grand jeu à Virginie. Celle-ci se métamorphose en une sorte de petite princesse, attirant auprès d’elle une véritable cour de losers. C’est Daniel (Renaud Roussel), qui représentera le modèle-type de cette suite d’amoureux transi qui vont graviter autour de Virginie. Mais la Toulousaine, qui semble destinée à se mettre en couple avec le beau Daniel, va surprendre. Elle choisit de sortir avec d’autres garçons, deux pauvres types, Antoine et Bruno.
C’est tout d’abord avec Antoine, incarné par le nanardesque Mathieu Brenner, que Virginie connaît une brève histoire d’amour. C’est un brave type (il est prêt à laisser sa place à Daniel car ce dernier lui a sauvé la vie, lui évitant de se faire écraser par un camion), timide et généreux (il lui offre un superbe sac, au grand désarroi d’Annette). Mais Antoine ne reste pas longtemps avec Vivi : il la quitte au bout de quelques épisodes, pour partir dans les bras de deux filles (!), après une soirée endiablée en boîte. Salaud.
Virginie, dégoûtée, refuse néanmoins à nouveau de sortir avec Daniel. Non, c’est avec un skateur minable, incarné par l’innommable Bruno Burtin, que Virginie retrouve l’amour. Séduite par une leçon de skate, Virginie a préféré ce minet insupportable.
Heureusement, Bruno rencontre à la cafète une soi-disant « amie d’enfance ». Cette fois, Virginie sent bien qu’elle va être trahie. Elle prend les devants et accepte de suivre Daniel dans la chambres du studio des garçons… et l’embrasse. Virginie cède donc enfin aux charmes du beau gosse. C’est le début d’une relation houleuse, dans laquelle Daniel aura du mal à s’imposer. Car Virginie a décidé de ne plus se laisser faire avec les garçons. En outre, Daniel, belle homme, est régulièrement sollicité par la gente féminine. Virginie fait alors avec Daniel ses premières grandes crises de jalousies, qui vont atteindre leur paroxysme dans les Années Fac. Et là, ce sont les garçons qui vont pleurer…
« C’est les garçons qui vont pleurer »
La suite de Premiers Baisers démarre sur les chapeaux de roues : l’ambiance y est survitaminée, le bordel omniprésent et les rôles redistribués. En effet, certains personnages gagnent en profondeur. Virginie fait des parties des têtes d’affiche.
Anthony et Luc consolident leur position centrale, symbolisée à l’écran par l’omniprésence des scènes tournées dans leur studio, acquis à la fin de Premiers Baisers grâce à l’action de l’inévitable Monsieur Girard. De leur côté, Justine et Jérôme emménagent dans leur propre appartement et démarrent leur petite vie de couple. Ce n’est pas le cas de Daniel et Virginie, qui n’ont pas la chance de posséder leur propre appart. Daniel doit se contenter de vivre en colocation avec Luc et Anthony, tandis que Vivi se résout à rester chez les Girard.
Une première fissure pour le couple. Virginie est toutefois la grande gagnante du passage du lycée à la fac. Elle profite des absences de Camille Raymond, de nouveau prise par ses études (c’est finalement la seule à fréquenter une fac…), pour s’imposer comme personnage principal de la série. Ce nouveau statut entraîne un changement dans l’attitude de Virginie.
La vedette du casting prend de plus en plus confiance en elle. Dans la sitcom, ses tenues deviennent plus élaborées. Pour les rédacteurs de son site de fans, Virginie passe « par la case de l’adolescente rebelle et diablement sexy, Fac oblige ! » [5]
Effectivement, la nouvelle Virginie montre une nouvelle facette, celle d’une femme libérée, active et sûre d’elle. On peut établir que la vraie rupture, celle qui affecte son personnage, se déroule lors de sa séparation avec Daniel. Ce dernier commet une lourde faute avec Gabrielle, une maîtresse femme incarnée par la délicieuse Ingrid Chauvin. Virginie, dans une scène d’une intensité quasiment inégalée, surprend la tromperie de Daniel. C’est l’heure de la grande révélation.
A partir de ce moment, rien ne sera plus jamais comme avant. Selon les termes de Virginie, ce seront désormais « les garçons qui vont pleurer. » Dans un excès à la fois de colère et de chagrin, Virginie affirme haut et fort que c’est à son tour de jouer avec les sentiments des garçons. Elle réunit autour d’elle une petite cour d’adorateurs, des losers prêts à accepter tous ses caprices (dont le fameux Jean-François, devenu Franck depuis son retour). Ces derniers subissent de multiples outrages de la part d’une Virginie qui consterne tous ses amis.
Justine et Annette sont horrifiées par l’attitude de Virginie, notamment vis-à-vis de Daniel. Honteux et décidé à reconquérir sa Virginie, il reçoit la plus grande humiliation de sa vie. Prenant à témoin Annette, Vivi impose à Daniel de se mettre à genoux s’il veut vraiment son pardon. Daniel s’exécute, mais Virginie se moque de lui, se met à rire et quitte la pièce en claquant la porte. Ses amis finissent tout de même par la convaincre de redonner une chance à ce pauvre Daniel. Dans un élan de bienveillance, Vivi fait mine d’accepter, mais cet idiot de Daniel, humilié, préfère se jeter à corps perdu dans une relation avec Gabrielle.
La « nouvelle Virginie » se maintient le temps de quelques épisodes, puis rentre sagement dans le rang. Car comme toutes les filles chez AB qui décident de mener une telle vie, le retour de bâton n’est jamais bien loin. Et Virginie ne fait pas exception. Comme elle a pris la mauvaise habitude de sortir tous les soirs en boîte, elle finit fatalement par rencontrer un type qui veut la violer.
Paniquée, elle se réfugie chez sa cousine Justine. Le type la suit et menace les filles. Heureusement, Justine comptait passer sa nuit à fricoter avec Anthony. « Karaté Kid » sort alors de sa cachette, et tabasse le pervers. Virginie a une nouvelle fois échappé de peu au viol. Redevenue « normale » après cette sombre histoire, Vivi devient rapidement l’objet de la convoitise de Luc, mais aussi de Daniel, redevenu célibataire après l’échec de sa relation (orageuse) avec Gabrielle. Soudainement rivaux, se lancent dans une compétition pour obtenir les faveurs de Virginie. C’est Luc qui remporte finalement le gros lot. Pour le meilleur et pour le pire.
Virginie : la diva des Années Fac ?
Dès les premiers épisodes des Années Fac, il semble clair que le producteur, Jean-Luc Azoulay, a décidé de faire de Virginie sa petite star. Le double épisode « Le producteur » donne le ton, mêlant réalité et fiction : Virginie rencontre un producteur (Marc Goldy), qui lui offre la chance de tourner dans un film, au cinéma. Adulée et flattée par son producteur, Virginie est la nouvelle chouchoute officielle. Fabien Remblier, qui raconte dans « Les Années Sitcom » son expérience de comédien AB, livre un dur témoignage sur son ancienne collègue : « Elle se la jouait très comédienne, tirant la couverture à elle, et Jean-Luc Azoulay ne fit rien pour nous faciliter la vie. »
Il est vrai que Virginie est sur son petit nuage. Elle a réussi à décrocher un rôle dans le film de James Ivory, Jefferson in Paris, dont elle est très fière. « J’ai tourné dans ce film. C’était un petit rôle, mais une expérience géniale ! Le fait de tourner régulièrement dans la série m’a beaucoup aidée. Je me suis senti tout de suite très à l’aise sur le tournage du film », se vante alors Virginie dans la presse.
Mais c’est, selon Fabien, avant tout l’attitude de JLA qui provoque des tensions : « Elle était son pion. Il jouait à la courtiser, usant de toutes les stratégies franchement pas discrètes, que de toute façon Virginie se semblait ne pas comprendre (…), chaque dîner de production était pour JLA l’occasion de la flatter sur son physique, qui il est vrai, semblait évoluer de mois en mois. »
Le machiavélique producteur a beau mettre Virginie et son personnage sur un piédestal, gare au retour de bâton. Car si on entend souvent dans la sitcom que « Virginie va devenir une star », il ne faut pas oublier que le personnage vit au contraire de très mauvaises aventures. Le fameux Marc Goldy, le producteur qui veut l’emmener à Deauville, n’est en effet rien d’autre qu’un vulgaire pervers sexuel. Triste pour Virginie, qui avait pourtant déjà fait ses valises. Peut-être aussi une sorte d’avertissement de la part de JLA, qui a déjà vu des comédiens trop confiants péter les plombs.
De même, à peine sept épisodes plus tard, dans « La Croisette », JLA réitère cette histoire de producteur. Cette fois, c’est un certain Serge Adamski, « l’un des plus grands producteurs de cinéma », qui tombe sous le charme de Virginie. Lui veut l’emmener au MIP TV à Cannes. Elle aurait « toutes les qualités requises pour le profil recherché. » Mais, coup de théâtre, on apprend que producteur ne cherche pas de jeune fille pour un rôle, mais pour faire un vulgaire show de majorette ! Heureusement, au tout dernier moment, l’ambitieuse Gabrielle lui vole la place tant convoitée. Virginie est d’abord écœurée, puis soulagée quand elle saisit que le plan était foireux.
Encore une fois, JLA se sert d’un épisode pour avertir sa jeune protégée. Il semble alors lui suggérer de ne pas écouter les promesses de ceux qui voudraient qu’elle quitte le giron AB. « Reste avec moi et méfie-toi des producteurs », semble ainsi recommander Jean-Luc Azoulay.
Pour Fabien Remblier, le comportement de Virginie est loin de s’arranger au fur et à mesure du tournage des Années Fac : « Elle devint le cauchemar de certains réalisateurs. Elle tergiversait sur les prises, exigeait de recommencer certaines scènes ou d’être filmée selon tel ou tel profil (…), Jean-Luc Azoulay ne fit rien pour améliorer la situation, lui proposant sans cesse de lui masser les pieds, chose qu’elle refusa, puis finit par accepter sous la pression renouvelée à chaque dîner de production et qui, au fond, devait lui donner le sentiment d’avoir de l’importance. »
Il suffit alors de regarder attentivement les Années Fac pour : son jeu de comédienne ultra maniéré, tel son célèbre « ah ok d’accord », réplique accompagnant toutes les scènes de tromperie et sa variante, le « ah ok c’est bon ». En outre, Virginie développe tout un panel de mimiques, comme son balancement de tête sur le côté (comme pour mieux mettre en valeur son profil). Dans les Années Bleues par la suite, une scène étonnante totalement ratée pourrait faire penser à une « vengeance » de la part des techniciens de la sitcom.
Tandis que Virginie semble faire peu à peu l’unanimité contre elle, JLA persiste, et décide de faire d’elle la « Miss Alfredo’s ». Dans l’épisode n°55, est organisé un concours de la plus jolie fille de la cafète. Bien évidemment, c’est Virginie qui remporte haut la main la « compétition » (Annette étant malheureusement hors concours, et les Jumelles étant ce qu’elles sont et les figurantes particulièrement laides ce jour-là).
Faisant référence à une scène de cet épisode mémorable, Fabien Remblier raconte une drôle d’anecdote :
« Anthony eut un train de génie alors qu’Ary, chargé d’annoncer l’arrivée des filles, marqua une hésitation au moment de présenter Virginie :
– Et maintenant…
– LA FEMME SANS CERVELLE, cria Anthony, ce qui entraîna le fou rire de presque toute l’équipe du tournage. »
Récemment, un ancien membre d’AB a réagi aux propos de Fabien Remblier. Partageant son avis, Thierry Haddad a livré ses sentiments sur la Virginie de l’époque : « C’était une gentille fille, mais elle était trop calculatrice, il y avait chez elle un manque de naturel. Elle était certainement mal dans sa peau. Je me souviens qu’elle ne mangeait qu’une pomme le midi, et buvait jusqu’à trois litres d’eau par jour ! Je me rappelle alors lui avoir dit que c’était très mauvais pour ses reins ! »
En compilant les témoignages de Fabien Remblier, on s’aperçoit que Virginie est décrite en des termes peu flatteurs. L’interprète de Jérôme révèle à ce propos le surnom que les comédiens des Années Fac avaient méchamment attribué à Virginie : « Deux neurones, dont un de cheval. »
Que penser de tout ça au final ? Virginie n’ayant jamais souhaité communiquer sur son passé AB, difficile de se faire une opinion tranchée.
« Les gens me reprocheraient presque d’être infidèle quand ils me voient avec quelqu’un d’autre que Christophe Rippert ! »
Peu après l’élection de « Miss Alfredo’s », Virginie et Luc se remettent donc ensemble. Les nostalgiques de Premiers Baisers peuvent être ravis, le couple infernal est de retour. Et cette fois, les choses ont changé : Luc et Virginie vivent ensemble et ont (enfin) une sexualité, largement sous-entendue à l’écran par de multiples scènes au sein du lit conjugal. Pourtant, rien ne va être simple dans ce couple : sexe, mensonges et trahisons vont égayer la vie du couple.
La première grosse crise que traverse le couple fait suite à l’affaire du tagueur, Serge, incarné par Rodolphe Delage. Artiste bohème, pseudo poète, il séduit Virginie, sans toutefois vouloir de relation sexuelle avec celle qu’il considère comme sa « muse ». Mais Luc ne croit pas à cette relation platonique. En bon primitif, il se venge en couchant avec Clarisse, la salope qui gravitait jusque-là autour du couple Anthony/Justine. Virginie et Luc traversent une grave crise, mais finissent par temporairement se réconcilier.
Il faut attendre l’arrivée de la machiavélique Sandra pour que le couple retombe dans ses travers. Luc trompe une nouvelle fois Virginie, suite à une soirée alcoolisée au Nelly’s. Mais contre vents et marées, Luc et Virginie parviennent à maintenir leur couple, jusqu’à la fin des Années Fac.
Une question mérite tout de même d’être posée : y a-t-il eu une aventure, dans « la vraie vie », entre Christophe Rippert et Virginie ? Car en effet, la presse de l’époque a tenté vainement de semer le doute dans l’esprit des téléspectateurs (en plus d’un faux mariage avec Anthony Dupray). Aujourd’hui, la réponse est incontestablement négative. Christophe lui-même a nié toute ambiguïté sur la question : « Non, il ne s’est rien passé entre moi et Virginie, désolé. »
Cependant, d’après les dires de Fabien Remblier, Virginie a quand même tenté de se rapprocher de Christophe, dans la petite guerre des clans qui règne au sein de tournage : « Elle a profité de la tension qui régnait entre Christophe Rippert et moi pour tenter de s’en faire un allié. Ce qu’elle croyait simple, car au cours des différents épisodes, Virginie était devenue la petite amie de Luc. Christophe, qui n’était pas dupe, lui laissa croire qu’elle avait gagné. Mais il ne se privait pas de lui faire des commentaires sur son attitude ou lorsqu’elle riait à une blague que, visiblement, elle n’avait pas compris. »
Quoi qu’il en soit, Virginie elle-même racontera plus tard que le public prenait très au sérieux l’histoire du couple de la série, quitte à mélanger ce qui relève d’une pure fiction et la vraie vie : « Je suis toujours étonnée que, dans la rue, les gens me tutoient spontanément comme si j’étais un enfant de leur famille. Ils iraient presque jusqu’à me reprocher d’être infidèle quand ils me rencontrent avec quelqu’un d’autre que Christophe Rippert ! »
Ainsi, isolée du reste de l’équipe, Virginie s’enferme peu à peu dans sa « tour d’ivoire », selon l’expression de Fabien. La comédienne termine les Années Fac en roue libre. Son personnage prend d’ailleurs pour meilleure amie Sandra, la peste anorexique, celle qui avait pourtant couché avec Luc, et volé son poste de rédactrice en chef du journal de la fac ! Car dans la série, Virginie n’est pas qu’une jolie fille. Elle est aussi intelligente et fait des études supérieures.
En outre, Camille Raymond et Magalie Madison ayant définitivement quitté les Années Fac, Virginie peut enfin devenir la seule et unique star de la sitcom. Malheureusement pour elle, la fin des Années Fac est concomitante du déclin du Club Dorothée. Virginie règne dans une série qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le nouveau projet de JLA, les Années Bleues, va-t-il permettre à Virginie de continuer sa montée en puissance ?
« Dans les Années Bleues, j’ai vraiment l’impression de jouer »
Dans la suite des Années Fac, Virginie a officiellement le premier rôle, comme en atteste sa position dans le générique. Virginie croit à l’époque dur comme fer en cette nouvelle sitcom. Un genre qu’elle dit apprécier, ayant affiché son goût pour Friends depuis longtemps : « La sitcom est un genre à part entière. Mon personnage est un vrai rôle de composition. Virginie est un peu perdue donc très ouverte et surprenante. Dans les Années Fac, il y avait encore une certaine confusion entre nos personnages et ce que nous étions dans la vie, mais dans les Années Bleues, j’ai vraiment l’impression de jouer. Il n’y a aucune raison pour qu’on arrive pas en France à faire aussi bien que les Américains ou les Anglais. Il n’y a qu’à voir Friends. »
Pour les fans de Virginie, la sitcom est l’aboutissement de son œuvre : « Elle sera la chouchoute d’Azoulay et il en fera la Star de son ultime sitcom, les Années Bleues. » Car oui, le personnage de Virginie est plus que jamais au centre de toutes les convoitises, hommes ou femmes. Car pour la première fois, on assiste même à l’apparition d’un personnage, joué par Eve Peyrieux, qui se découvre lesbienne à la vue de Virginie, tombant en extase devant sa beauté ! Même Jean-Marc, l’homosexuel refoulé, craque pour Vivi.
En outre, la sitcom va jusqu’à faire du personnage de Luc, le macho romantique par excellence, un amoureux transi irrécupérable, vouant un véritable culte à la « déesse » Virginie. L’attitude de Luc ne doit pas masquer la grande révélation du début des Années Bleues : on y apprend que Luc a fini par tromper une fois de plus Virginie. La fois de trop. Vivant désormais chacun de son côté en colocation, mais sur le même palier, leur destin semble s’écarter pour de bon. Pourtant, Luc tente par tous les moyens de récupérer sa Virginie, quitte à péter régulièrement les plombs. Christophe Rippert et Virginie semblent s’éclater à tourner dans une sitcom bien plus drôle et décalée que les précédentes.
Seul bémol, la fin des Années Bleues laisse entendre que les deux ne se remettront jamais ensemble, puisque Virginie doit annoncer à Luc qu’elle est amoureuse d’une autre personne.
De Cannes à l’aromathérapie
Avec à peine 22 épisodes, les Années Bleues est trop éphémère pour Virginie, qui n’aura pas eu le temps de profiter de son statut de « star ». Avec la fin des « années sitcoms », Virginie démarre, comme ses camarades, sa « traversée du désert ». Elle disparaît un temps des radars. Certains disent qu’elle est devenue un temps serveuse dans un bar parisien, comme de nombreuses ex-comédiennes d’AB en manque de travail. JLA aura beau faire du personnage de Virginie une voleuse de diamants dans les Vacances de l’amour, elle est emportée dans la « Bérézina AB » de la fin des années 90.
Quelques guests classiques dans Sous le Soleil, Navarro, les Cordier ou même avec Mimie Mathy, font qu’elle ne quitte jamais bien longtemps les écrans.
Mais Virginie n’abandonne pas son rêve : faire du cinéma. Sa bonne étoile ne la lâche pas puisqu’elle est choisie en 2004 par Agnès Jaoui, qui la fait entrer dans son « cercle » très fermé de comédiens. Elle joue ainsi la femme de Jean-Pierre Bacri dans le film « Comme une image ». D’autres long-métrages, séries et grande saga de l’été suivront. Difficile ne pas être admiratif du parcours de Virginie. Car l’image AB est difficile à gommer. Quand Virginie part faire la promotion du film, près de dix ans après ses débuts dans Premiers Baisers, c’est bien évidemment son passage AB qui monopolise l’attention.
Son passage dans l’émission de Thierry Ardisson ne fait pas exception. Mais Virginie montre qu’elle a de l’humour et de la répartie, malgré le déluge de vannes et d’allusions sordides qui s’abattent à son encontre. Mais si 2004 constitue son pic de carrière, symbolisé par une montée des marches à Cannes, c’est aussi l’année d’une remise en question personnelle et professionnelle. Comme Virginie l’explique en 2012 à la Dépêche du Midi, le déclic a eu lieu en plein succès : « Quand j’ai monté les marches, j’ai réalisé qu’à 30 ans j’avais besoin d’un projet personnel pour aller plus loin. Alors j’ai quitté Paris pour revenir aux sources à Toulouse. »
L’idée germe pendant plusieurs années dans l’esprit de Virginie, qui continue cependant de tourner. En 2012, après s’être mariée, c’est enfin l’heure de la reconversion. Virginie fait alors de sa passion, l’aromathérapie, son nouveau métier. Ouvrant un cabinet à Toulouse, Virginie semble épanouie, loin du show-biz. Surtout, c’est à une toute autre philosophie de vie que s’adonne dorénavant l’ancienne comédienne, qui parait enfin apaisée : « Avec ce travail, je n’ai plus la sensation de n’exister qu’à travers une image. Je peux enfin montrer ce que j’ai à l’intérieur de moi et c’est une grande liberté ! »
1- Dorothée Magazine, n°245, 31 Mai 1994
2- Mythe AB classique : tous les comédiens phares doivent présenter un parcours original du provincial qui débarque à Paris et qui par chance obtient un rôle chez AB.
3- Virginie Desarnauts, une Toulousaine à Cannes.
4- Il faudra un jour s’attacher à étudier ce phénomène omniprésent dans les sitcoms AB : on trompe toujours son/sa petit-e ami-e dans les lieux de sorties habituels de son couple et/ou de ses amis.
5- Le site des fans de Virginie.
6- Toutes les citations sont extraites de : REMBLIER Fabien, Les Années Sitcom, Mediacom, 2006.
Discussion5 commentaires
Il y a un point intéressant que vous n’avez pas évoqué dans cet article : on ne sait pas très bien le lien de parenté exact entre les personnages de Virginie et Justine. Virginie est-elle sa cousine du côté de son père ou du côté de sa mère ?
Je viens en effet de découvrir une vidéo qui tente de retracer la généalogie des personnages des sitcoms AB (voir ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=a9k4gsimT_g) et qui note que Virginie est, dans un premier temps, présenté comme une cousine de Justine du côté de sa mère, Marie. Je vous invite d’ailleurs à revoir la fin de l’épisode 150 de « Premiers Baisers », marquant la première apparition de Vivi : Roger ne semble pas connaître cette dernière et le dialogue laisse à penser qu’elle est la fille d’un des frères de Marie (son père serait-il Anatole Garnier, du « Miel et les Abeilles » ?)
Or, selon la vidéo susmentionnée, Vivi est ensuite présentée comme la nièce de Roger, et il est expliqué qu’elle porte le même nom de famille que lui (Girard). D’après moi, la seule explication cohérente serait que Vivi est la fille illégitime d’un des frères de Roger (au hasard, Framboisier…), qui ne l’aurait reconnue que tardivement, une fois leur lien de parenté découvert. Théorie à explorer…
Suite de mon message précédent : tout bien réfléchi, j’ai trouvé une hypothèse plus plausible. Virginie pourrait être la fille illégitime d’Antoine Garnier (le père de Lola Garnier, du « Miel et les Abeilles »), l’un des frères de Marie Girard. Virginie serait née d’une relation adultérine d’Antoine avec une femme dont le nom de famille serait Girard (mais qui n’aurait aucun lien de parenté avec Roger Girard). Virginie aurait donc le nom de famille de sa mère (Girard) et serait la demi-sœur de Lola Garnier. L’hypothèse d’un enfant illégitime semble envisageable, vu que la fidélité n’est pas la qualité première d’Antoine…
si vous avez suivis les premier episode ou virginie arrive on sait de quel cote de la famille elle appartient
Re-suite de mon message précédent : après réflexion, il semble que Virginie ait bien un lien de parenté direct avec Roger Girard, puisque Mamie Girard (la mère de Roger), qui apparaît dans quelques épisodes de « Premiers Baisers », est présentée comme la grand-mère de Justine mais aussi comme celle de Vivi. J’ai donc réfléchi à une autre hypothèse, plus plausible que les précédentes : Virginie serait la cousine de Justine à la fois du côté de son père et du côté de sa mère. Plus précisément, Virginie serait la fille qu’Anatole ou Antoine Garnier (frères de Marie Girard, la mère de Justine) aurait eue avec une hypothétique sœur de Roger Girard (le père de Justine).
Mais si le père de Virginie s’appelle Garnier, pourquoi a-t-elle pour nom de famille Girard ? Virginie pourrait être la fille illégitime qu’Antoine Garnier aurait eue avec la sœur de Roger, alors qu’il était lui-même en couple avec la mère de Lola à cette époque. Antoine n’aurait reconnu Virginie que tardivement, ce qui expliquerait pourquoi elle porte le nom de famille de sa mère (Girard) et non celui de son père (Garnier).
Dans ce cas, Roger semble fâché avec sa propre sœur et n’avoir guère de contacts avec celle-ci, car lorsque Virginie arrive dans la série (épisode 150 de « Premiers Baisers »), il est expliqué que Roger ne l’avait pas vue depuis qu’elle avait six mois. On peut aussi s’étonner de la réplique prononcée par Marie Girard devant Roger : « je te présente ma nièce, Virginie » (plutôt que « je te présente NOTRE nièce, Virginie »). Peut-être que Virginie ignore alors que Roger est le frère de sa mère (sa mère ayant rompu tout contact avec lui) et qu’il faut, dans un premier temps, lui cacher leur lien de parenté, pour ne pas la brusquer…
Curieusement, Justine semble mieux connaître Virginie que Roger, puisque dans l’épisode 151, il est expliqué que Justine et Vivi ne se sont pas vues depuis « dix ans ». Autrement dit, Roger n’avait pas vu Virginie depuis que celle-ci avait six mois, tandis que Justine ne l’avait pas vue depuis qu’elles avaient environ 6 ans toutes les deux (ce qui est d’ailleurs contredit par un dialogue de l’épisode 158, expliquant qu’elles ne s’étaient pas vues depuis « cinq ans » seulement). On peut supposer qu’elles ont fait connaissance lors de vacances au domicile de leur grand-mère, Mamie Girard. Virginie, à ce moment-là, devait être consciente d’avoir un lien de parenté avec Justine, mais n’avait pas nécessairement conscience de leur double parenté…
Reste à savoir pourquoi, lorsqu’elle arrive à Paris, la Toulousaine Virginie s’installe au domicile de sa tante Marie et non au domicile de son père, Antoine ou Anatole (sachant que ceux-ci habitent justement à Paris…). Mon hypothèse, c’est que Virginie est la fille d’Antoine, qu’elle s’entend mal avec sa demi-sœur Lola Garnier (qui vit alors encore chez son père) et que leur père a donc jugé plus raisonnable d’envoyer Vivi chez sa propre sœur, Marie.
Bordel, il y a vraiment de quoi écrire une fanfiction avec cette histoire !
Rectification : Anatole Garnier n’est pas vraiment parisien, puisqu’à son arrivée dans « Le Miel et les Abeilles », il est expliqué qu’il a passé l’essentiel de son temps à l’étranger ces quinze dernières années.
En outre, dans l’épisode 197 des « Années fac », Virginie reçoit la visite d’une cousine nommée Vanessa, originaire comme elle de Toulouse et qu’elle n’avait pas vue depuis plusieurs années. Dans l’hypothèse où Virginie serait liée à la famille Garnier du côté de son père et à la famille Girard du côté de sa mère, Vanessa serait logiquement sa cousine soit du côté Garnier, soit du côté Girard… mais cela entrerait en contradiction avec ce que l’on sait de l’arbre généalogique des différents personnages.
Par exemple, du côté Garnier, Vanessa ne pourrait pas être la fille d’Agathe (la sœur de Marie, évoquée dans l’épisode 21 de « Premiers Baisers », et qui est vraisemblablement la mère de la cousine Joëlle dans « Le Miel et les Abeilles »), car celle-ci vit à Bordeaux et non à Toulouse. Elle ne pourrait pas non plus être la fille d’Antoine, car il est expliqué dans « Le Miel et les Abeilles » que celui-ci n’a eu qu’une seule fille avec son épouse (Lola). Du côté Girard, Vanessa pourrait être la fille que Framboisier aurait eue avec une Toulousaine… sauf que Virginie la décrit comme une « fille de bonne famille », ce qui ne correspond ni au portrait de Framboisier, ni au portrait d’une fille dont les parents sont divorcés ou séparés. Elle ne pourrait pas non plus être la fille de Théodule, qui vit en Australie.
En somme, le fait que Vanessa soit la cousine de Virginie rend peu probable ma précédente hypothèse, selon laquelle Virginie serait apparentée à la fois à la famille Garnier et à la famille Girard.
L’hypothèse la plus probable (à part celle que les scénaristes d’AB Productions n’accordaient guère d’importance à la cohérence de leurs scénarios…) serait qu’Anatole Garnier aurait été en couple avec une femme qui l’aurait trompé avec l’un des frères de Roger Girard (donc Framboisier ou Théodule). De cette relation serait née Virginie, qu’Anatole aurait tout de même reconnue comme sa propre fille ; Virginie aurait donc porté le nom de Garnier pendant une partie de sa vie. Ce n’est qu’après avoir été officiellement reconnue par son père biologique que Virginie aurait pris le nom de Virginie Girard. Cela expliquerait pourquoi Vivi est présentée alternativement comme un membre de la famille Garnier, puis comme un membre de la famille Girard.
Quant à Vanessa, elle serait vraisemblablement une cousine de Virginie du côté de sa mère, et ne devrait donc avoir aucun lien ni avec la famille Girard ni avec la famille Garnier.